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Par Nicolas Lefebvre Legault Deux consultations publiques ont eut lieu récemment sur une demande de dérogation de zonage pour permettre à GM Développement de construire en hauteur sur le site de l’îlot Irving. Le promoteur demandait de pouvoir monter jusqu’à neuf étages sur une partie du site. Face à une salle divisée, les membres du conseil de quartier n’ont pu faire consensus le 15 juin et ont à toute fin pratique renvoyé la balle aux membres du conseil d’arrondissement dont la séance du 27 juin s’est également penché sur la question. Les deux consultations publiques se sont passées sensiblement de la même façon. Plusieurs propriétaires et quelques locataires des environs, notamment de la rue Lockwell, se sont mobilisés pour s’opposer à la demande de dérogation au zonage. Plusieurs aspects du projet leur déplaisent à des degrés divers. Le respect de la trame urbaine du quartier, de son patrimoine et de son cachet a été évoqué, mais ce sont surtout la hauteur du projet et la perte d’une percée visuelle sur les Laurentides qui motivent l’opposition.
Percée visiuelle, une question de perspective Plusieurs personnes opposées au projet ont évoqué la perte d’une percée visuelle sur les Laurentides. Voici deux photos du même terrain vacant, l’une prise depuis Lockwell, l’autre depuis Richelieu. Comme on peut le constater, tout est question de perspective quand il s’agit de vue... Photo: Étienne Grandmont
Des appuis au projet Si le projet de GM Développement n’avait été que cela, un immeuble à condos de neuf étages, les choses en seraient restées là. Mais le promoteur avait préparé le terrain et beaucoup de travail a été fait en aval avec des groupes du quartier, incluant le conseil de quartier à qui le projet a été présenté au moins deux fois, pour le rendre socialement acceptable. Plus qu’un simple immeuble de condos, le projet est un compromis complexe qui inclut aussi une coopérative d’habitation, un stationnement, des espaces commerciaux, ainsi que des dispositifs écologiques pour lutter contre les îlots de chaleur (voir le texte « Compromis ou compromission » en page 3). Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, fort de l’appui de son assemblée générale et d’une quinzaine d’organismes communautaires du quartier, est allé défendre le projet de coopérative. Des locataires directement intéressés à vivre sur le site ainsi que leurs alliés du milieu coopératif sont aussi allés au micro. Des propriétaires de commerces des environs et la représentante de leur association ont finalement appuyé le projet d’ensemble. Ce que la Ville demandait au conseil de quartier le 15 juin, c’était d’émettre une opinion sur la demande de dérogation au zonage. À la majorité, les membres du conseil ont choisi d’émettre une opinion favorable au projet de GM à la condition qu’il réduise le nombre d’étages et qu’il inclue une coopérative d’habitation. Comme le promoteur a déjà dit que la viabilité de son projet avec une coopérative dépendait du nombre d’étages, il s’agit soit d’un pari pour le moins risqué, tablant sur un bluff de GM Développement, soit d’une façon de se laver les mains du débat. La décision finale revient donc au conseil d’arrondissement La Cité – Limoilou qui a entendu les arguments des uns et des autres le 27 juin. Les conseillères municipales, et le conseiller, devront trancher et décider de ce qui est le plus important : le nombre d’étages ou la mixité sociale. Après la consultation, les conseillères Chantal Gilbert et Geneviève Hamelin ont clairement signifié que pour elles, c’était la mixité sociale qui importait, tandis qu’Anne Guerette était plutôt préoccupée par la hauteur, Yvon Buissière a pour sa part réitéré sa confiance éternelle envers la commission d’urbanisme tandis que les autres sont restés silencieux. Au moment d’écrire ces lignes le vote final n’a pas encore été fait, mais tout semble indiquer que le conseil d’arrondissement approuvera la demande de dérogation. Les questions de plusieurs personnes sur la procédure référendaire laissent peu de doute sur leur intention d’aller jusqu’au bout de leur opposition.
Consensus coop Personne ne s’est opposé au projet de coopérative d’habitation lors des consultations publiques. En fait, la plupart des personnes opposées au projet de condos commençaient leur intervention par « Je ne suis pas contre les coops, mais… ». Plusieurs personnes y ont vu une forme déguisée de « pas dans ma cours », une conseillère allant jusqu’à dire que la question de la hauteur servait de paravent commode. Certains ont été choqués de voir assimiler leur opposition au projet à une opposition au logement social. Si on leur laisse le bénéfice du doute, on peut donc dire qu’il y a un consensus fort dans le quartier en faveur du développement de nouvelles coopératives d’habitation. Si jamais le projet actuel devait échouer, les différents acteurs devront trouver des solutions pour dénicher un autre espace à construire dans le quartier pour loger les membres de la coopérative La face cachée. == Extrait du numéro d'été 2011 du journal l'Infobourg