Par Marie-Eve Duchesne 

Alors que cette édition de L’Infobourg est mise sous presse, une campagne électorale municipale bat son plein partout au Québec. La ville de Québec, bien sûr, n’y échappe pas. Comme à chaque campagne électorale, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) profite de cette occasion pour mettre de l’avant ses préoccupations, dont voici un résumé. 

Logement social, encore et toujours 

Devant l’impasse actuelle pour le projet prévu sur le terrain de l’îlot Saint- Vincent de Paul, le logement social sera au coeur des préoccupations du Compop. Si l’administration sortante a fait un immense pas dans ce dossier avec l’appui à un projet porté par le Compop depuis des décennies, rien n’est encore réglé pour la suite de celui-ci. Alors qu’il est indéniable que le gouvernement du Québec a un rôle important à jouer à ce sujet, il n’en demeure pas moins que les villes et municipalités peuvent se doter de plusieurs outils et pour lesquels le Compop accordera beaucoup d’importance dans la campagne actuelle. En effet, il sera intéressant de regarder : 

Est-ce que les partis et les candidat·e·s en lice ont des objectifs chiffrés de logements sociaux leur permettant de répondre suffisamment aux besoins ? La volonté de faire les pressions nécessaires auprès de Québec et Ottawa est-elle présente ? 

Est-ce que les partis et les candidat·e·s en lice souhaitent acquérir des terrains ou des bâtiments dans une volonté de les préserver pour du logement social ? 

Est-ce que les partis et les candidat·e·s en lice désirent mettre en place un règlement d’inclusion obligeant les projets résidentiels qui se contruisent à intégrer du logement social sur le site visé ? 

Est-ce que les partis et les candidat·e·s en lice veulent mettre en place des mesures contraignantes (par exemple une taxation pour les logements inoccupés) pour empêcher que des logements soient laissés à l’abandon, à des fins touristiques ou aux aléas de la spéculation ? D’autres solutions sont-elles préconisées ? 

Est-ce que les partis et les candidat·e·s en lice parlent de logement social ? 

Toutes ces questions seront au coeur des exigences du Compop devant l’ampleur de la crise d’inabordabilité des logements qui sévit actuellement. Rappelons que pour la Haute-Ville de Québec, le loyer moyen pour un 4 et demi est passé de 1 267 $ en octobre 2023 à 1 480 $ en octobre 2024, selon les données les plus récentes de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL). 

Des aménagements structurants à échelle humaine 

Le concept de rue partagée est présent dans l’histoire du Compop depuis près de 25 ans. Et l’organisme continue de croire que ce schéma d’aménagement est une voie plus qu’intéressante à développer pour permettre une diminution de la place de l’automobile si nécessaire dans le quartier. 

Si l’administration sortante a, somme toute, répondu à plusieurs de nos attentes en ce sens ou, du moins, a pu nous présenter des solutions intéressantes aux irritants rencontrés dans les derniers projets réalisés, le Compop se posera d’importantes questions quant à la suite des choses. En effet, il sera important de voir quelle vision est portée par les candidat·e·s de Cap-aux-Diamants et leurs partis quant à la mobilité active et aux transports collectifs. Les rues partagées comprenant des aménagements structurants assurant la convivialité et la sécurité, les solutions à la circulation de transit et le développement du transport en commun seront assurément à surveiller. Rappelons d’ailleurs que le Compop n’est pas favorable à un éventuel projet de 3e lien. 

Une attention particulière sera donnée par le Compop à l’aménagement de la rue Saint-Jean. Bien qu’il soit clair pour l’organisme que cette rue ne peut pas être réfléchie comme d’autres rues partagées dans le quartier, il n’en demeure pas moins que plusieurs idées doivent être réalisées pour en faire une rue à échelle humaine, permettant une cohabitation harmonieuse des transports actifs et collectifs et visant à éliminer la circulation de transit. Le Compop s’attend à une proactivité radicale des personnes qui souhaitent représenter le district. 

À l’heure des changements climatiques et se situant toujours dans une zone ayant le plus faible taux de canopée de la ville de Québec, le Compop s’attend également à des mesures drastiques quant au verdissement ou à la réalisation de jardins communautaire dans le quartier. 

De la justice sociale pour des solidarités conséquentes 

En plus des deux pôles présentés précédemment, le Compop sera également sensible à d’autres enjeux de justice sociale. On peut penser rapidement à l’itinérance : le Compop restera à l’affût afin de connaître les mesures s’attaquant aux causes structurelles plutôt que individuelles de l’itinérance. Ou encore à l’infâme « Thin Blue Line* » encore visible sur l’uniforme de plusieurs policier·ère·s du Service de police de la ville de Québec (SPVQ). Qui osera enfin mettre un terme à la mascarade du port public de ce symbole utilisé par des groupes d’extrême-droite ? 

Le Compop en mode électoral 

Le Comité populaire procède en ce moment à des entrevues filmées avec les candidat·e·s du district de Cap-aux-Diamants. Celles-ci seront disponibles sur les réseaux sociaux de l’organisme à compter du 21 octobre. Vous pouvez contacter le Compop pour plus d’informations à ce sujet à comite.populaire@videotron.ca ou au 418 522-0454. 

* En rappel à ce sujet : https://www.compop.net/content/thin-blue-line-un-symbole-probl%C3%A9matique-chez-le-corps-policier 

Le Compop en mode électoral