Crédit photo : ADDS-QM (La rédaction) Pour la 45e Semaine de la dignité des personnes assistées sociales, les groupes de défense de droits des personnes assistées sociales de Québec se sont présentés à une banque alimentaire, le 10 mai dernier, pour informer les gens de leurs droits face aux nouvelles modifications à l’aide sociale et pour faire part aux médias de leurs inquiétudes quant aux orientations discriminatoires empruntées par le ministre de la Solidarité sociale, François Blais. Ces groupes s’inquiètent des conséquences des dernières réformes à l’aide sociale et de celles en préparation. Le projet de loi sur un « revenu de base », si adopté un jour par l’Assemblée nationale, augmenterait les prestations de certains prestataires. « C’est une très bonne nouvelle pour ces personnes, malheureusement le « grand privilège » de pouvoir couvrir ses besoins de base ne sera permis que pour un petit nombre de prestataires de l’aide de dernier recours, les autres seront dans une zone de pauvreté structurée par l’État et seront étiquetés encore davantage, sur la base de critères très discutables », affirme Monique Toutant, co-porte-parole de l’action. De l’autre côté du spectre, on retrouve le programme Objectif emploi qui, selon les organismes présents, crée une main d’œuvre bon marché et captive. « Nous tenons à informer les gens sur ce programme, car les conséquences sur leurs conditions de vie risquent d’être très graves, d’autant plus qu’ils et elles auront des recours très limités », poursuit madame Toutant, elle-même prestataire. Élimination de la pauvreté, un constat d’échec « On a souvent l’impression que les ministres sont déconnectés de la réalité. La réalité, c’est ce qui se passe maintenant : les gens sont toujours plus nombreux à laisser leur dignité à la maison pour venir chercher de l’aide alimentaire, jour après jour. Pour nous, c’est là un grave constat d’échec de l’État, dans un pays comme le nôtre, qui a les moyens de faire autrement », s’indigne Marielle Bouchard, militante salariée à ROSE du Nord. La dignité des personnes, un défi au quotidien Madame Toutant rappelle le contexte social dans lequel les prestataires évoluent aujourd’hui : « L’aide sociale est l’un des stigmates les plus lourds à porter dans notre société. Les plus grands obstacles à la dignité des personnes assistées sociales sont les préjugés et les mesures d’austérité ». Des changements profonds souhaités pour arriver à un véritable revenu de base « La meilleure nouvelle possible, pour nous, concernant l’adoption de ce projet de loi (PL-173), serait qu’il soit transformé en un réel revenu de base, c’est-à-dire en-dessous duquel personne n’est tenu de vivoter ; un véritable barème plancher, sans exclusion. Bref, avec un tel programme, on pourrait même éliminer l’aide sociale et tous les défauts qui y ont été ajoutés au fil des réformes », suggère Marielle Bouchard. Cette action a été organisée par l’Association de défense des droits sociaux du québec métropolitain (ADDS-QM) et le Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec (ROSE du Nord). Ces groupes revendiquent un « revenu social universel garanti » comme projet de société porteur pour une réelle lutte à la pauvreté.

Des groupes inquiets pour le droit à la dignité des prestataires d’aide sociale