Par Nicolas Lefebvre Legault

Le gouvernement Charest a donné le feu vert, fin juin, à la construction de 4200 nouveaux logements sociaux à la grandeur du Québec. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui note que le gouvernement québécois vient de mettre en branle l’édification des 15 035 logements sociaux annoncés dans les derniers budgets péquistes et libéraux. Cette annonce fait suite aux pressions des groupes communautaires qui, comme le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, demandaient le devancement de la construction des logements du programme Accès-Logis officiellement prévue pour 2006-2007 dans le dernier budget provincial.
Coop l’Escalier

La majeure partie des nouveaux logements ont déjà été répartis dans les diverses régions de la province. 395 logements sociaux additionnels sont prévus dans la région de la Capitale nationale, dont 316 dans la ville de Québec, où le taux d’inoccupation parmi les logements à plus bas loyer n’est que de 0,6 %. « Dans le quartier, cette annonce se traduira concrètement par la construction de la Coopérative d’habitation l’Escalier à l’Îlot Berthelot, explique Véronique Laflamme, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. Par contre, cette coop à elle seule ne répond pas à tous les besoins exprimés. Près de 80 ménages se sont inscrits. Il faudra en développer d’autres! »

Selon l’organisatrice communautaire du Comité populaire, le dossier de l’Îlot Berthelot avance bien. « Le groupe de requérantEs est très actif! Il a choisi ses architectes et le projet prend forme. Tel qu’elle l’avait annoncé, la Ville a produit un concept architectural devant orienter le « look » choisi pour la façade de la coopérative et celui-ci a été approuvé par le comité exécutif le 22 juin. Par ailleurs, l’aspect associatif de la coop se précise et l’Assemblée générale d’organisation qui la fondera officiellement devrait se tenir à l’automne. » Les requérantEs ont bon espoir d’emménager dans leurs logements le 1er juillet 2006.

Seule ombre au tableau, la Ville ne cèdera finalement pas tout le terrain aux coopératives. « Nous revendiquions les deux têtes d’îlot pour faire les coops, c’est-à-dire l’ensemble du site qui avait été réservé aux condos de luxe à l’été 2003, mais les plans qu’on nous soumet ne portent que sur l’une des deux», explique Mme Laflamme. Comme les militantEs prévoyaient construire 15 des 75 logements sur la deuxième tête d’Îlot, la perte de ce terrain pourrait passablement changer le gabarit des coopératives. « En se limitant à une seule des têtes d’îlot, ça va être difficile de respecter la trame du quartier et le nombre d’unités de logement prévu, tout en réalisant de grands logements pour les familles », explique l’organisatrice qui menace d’en faire un enjeu électoral dans le quartier.

À lire également : Politique d’habitation municipale, une ville bien logée? en p. 4

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Extrait de l'édition d'été 2005 du journal l'Infobourg.

Logement social : bonne nouvelle