*Photo à des fins d'illustration seulement.

Différents organismes travaillant sur le droit au logement ont tenu à dénoncer publiquement les agissements actuels de l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ). Les faits reprochés se concentrent autour de trois enjeux : la gestion des transferts des locataires dans les logements sociaux, la façon dont l’OMHQ effectue ses travaux majeurs et la gestion de son programme de supplément au loyer.

Une politique de transfert inefficace

La gestion des transferts lorsque les locataires en font la demande est tout simplement impossible avec la politique actuelle de l’Office. « Lorsque les locataires souhaitent faire une demande de transferts parce que les services ne sont pas accessibles ou dans les cas d’intimidation et de violence, l’Office refuse de le faire. Elle refuse même de faire un transfert lorsque des locataires vivant en HLM voudraient se retrouver dans un logement subventionné en coopérative. C’est scandaleux ! » dénonce Éloïse Gaudreau l’une des porte-parole. Pour les groupes présents, il serait beaucoup plus efficient de répondre aux besoins des gens et de se doter de moyens pour le faire comme c’est le cas dans d’autres offices sur le territoire du Québec.

Des travaux majeurs oui, mais au détriment des conditions de vie

De plus, les groupes reprochent à l’OMHQ de ne pas respecter le Code civil quant à la gestion des travaux majeurs qui ont été faits dans de nombreux HLM et qui se continuent à l’heure actuelle. « Nous avons entendu plusieurs histoires de locataires qui n’ont pas été relogé-e-s et ont dû vivre dans des conditions difficiles pendant les travaux sans compensation. Pour le logement privé, les propriétaires doivent respecter des délais et une façon de faire avant de procéder à de tels travaux. De quel droit l’Office s’accorde-t-elle le droit d’être au-dessus de la loi ? » ajoute Marie-Ève Duchesne, aussi porte-parole des groupes présents.

Supplément au loyer : pas cher, mais dans quelles conditions ?

Depuis un peu plus d’un an, on assiste au retour des suppléments au loyer permettant à des locataires de payer 25% de leur revenu, mais dans un logement privé. Selon l’entente établie entre l’Office et les propriétaires dont les logements ont été sélectionnés pour un supplément au loyer, le propriétaire s’engage à livrer et à maintenir le logement en bon état. L’office doit quant à elle utiliser tous les moyens mis à sa disposition pour s’assurer que l’entente avec le propriétaire soit respectée. Pourtant, aucune procédure rigoureuse ne semble avoir été mise en place par l’Office afin de s’assurer que les logements soient entretenus adéquatement et que les propriétaires respectent leurs obligations. « Plusieurs plaintes quant aux conditions de logement dans lesquelles se retrouvaient certains locataires ont été reçues dans notre groupe. Aucune démarche n’étant entreprise par l’Office afin de faire un suivi sur les conditions de logement, les problèmes se font sentir, passant de la mauvaise isolation aux problèmes de vermine. » ajoute Marie-Lou Drouin, aussi porte-parole pour l’occasion.

Toujours en attente d’une réponse

Les groupes réunis en point de presse ont déjà envoyé leurs doléances au Conseil d’administration de l’OMHQ le 25 mai dernier. « Nous tenons à ce que l’office humanise ses pratiques à l’égard des locataires les plus pauvres. Il est temps pour l’office de non seulement moderniser ses bureaux comme il le fait présentement mais également ses politiques pour offrir de meilleurs services à une clientèle trop souvent captive » de conclure Robert Pilon, quatrième porte-parole de la délégation.

Le Bureau d’animation et information logement (BAIL), le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et la Fédération des locataires de HLM du Québec représentaient cette délégation de groupes préoccupés par les pratiques de l’OMHQ.

L’Office municipal d’habitation de Québec sommée de procéder à des changements majeurs