Par Pascaline Lamare Les travaux de rénovation de la bibliothèque ont pris du retard, notamment en raison de l’isolation du toit et des techniques les moins intrusives possibles pour préserver l’intégrité du bâtiment. Tout semble aller rondement désormais et si la rénovation des toilettes a permis de découvrir qu’elles ne reposaient sur... rien, tout est sous contrôle et il ne reste que des travaux d’aménagement intérieur à faire. La réouverture est envisagée pour le 29 mai prochain, et l’inauguration officielle, si possible, la fin de semaine précédente. Les responsables prévoient également faire une fête populaire en même temps que la Fête de la musique (du 16 au 18 juin), avec gâteau de bienvenue et petits souvenirs remis aux visiteurs et visiteuses. Une belle occasion pour découvrir les installations (comme les espaces pour enfants) et, éventuellement, renouveler votre abonnement. Les rénovations du bâtiment ne seront pas les seuls changements visibles à la réouverture, puisque notre bibliothèque devrait changer de nom, pour prendre celui de l’auteure Claire Martin. C’est du moins l’objet d’une proposition de la Commission de toponymie, qui était présentée aux citoyens et citoyennes du quartier le 19 avril dernier. Cette proposition a reçu un accueil très favorable de la part de la quinzaine de personnes présentes, sous réserve que l’héritage historique de l’église Saint-Matthew soit préservé. Les citoyens et citoyennes ont notamment salué la proposition d’honorer une femme en littérature et proposé que la réouverture soit l’occasion de célébrer son œuvre. Notons ue la Société historique de Québec appuie le changement de nom. Très rapidement après son décès, le 18 juin 2014, l’éditeur Gilles Pellerin et l’écrivain André Ricard ont communiqué avec la Commission de toponymie pour honorer la mémoire de Claire Martin. La bibliothèque Saint-Jean-Baptiste s’est rapidement imposée comme l’endroit idéal, notamment en raison des liens de l’auteure avec le quartier où elle a passé des moments heureux de son enfance, et où elle a débuté comme présentatrice dans les studios de CBV, l’ancêtre de Radio-Canada. Née Montreuil en 1914 à l’hôpital Jeffery Hale (lorsqu’il était encore dans notre quartier, en face du Grand Théâtre), elle a vécu sur la rue Richelieu les deux premières années de sa vie, chez sa grand-mère Martin, dont elle a repris le nom. L’autobiographie de Claire Martin, Dans un gant de fer, a marqué le paysage de la littérature québécoise et des générations de lecteurs et lectrices depuis sa parution dans les années 1960. Elle a montré l’une des grandes vertus de la littérature, qui est d’être salvatrice, et a réinventé le genre des mémoires, selon ce qu’indiquait l’éditeur Gilles Pellerin lors de la soirée de présentation. Exigeante, l’esprit vif, elle a publié en 2008, à l’âge de 94 ans, Le Feu purificateur, où elle évoquait à nouveau l’univers de Dans un gant de fer.

Une réouverture printanière et un changement de nom pour la bibliothèque du quartier