Depuis l’automne dernier, les groupes communautaires ont multipliés les actions dénonçant les mesures d’austérité du gouvernement libéral et revendiquant un réinvestissement dans l’action communautaire, les services publics et les programmes sociaux comme ici, lors de l’occupation du hall de l’édifice Price, siège de la Caisse de dépôt et de placement, le 2 décembre dernier.

(Communiqué) Le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire autonome, le MÉPACQ, est déçu de constater que malgré la situation intenable des organismes communautaire comme le Comité populaire, aucune somme supplémentaire pour les groupes en défense collective des droits n’a été annoncée par le ministre dans le prochain budget provincial. Il existe un peu plus de 300 organismes en défense collective des droits au Québec qui travaillent pour le respect des droits sociaux et économiques. Par leur travail rigoureux d’analyse politique, d’éducation populaire, de mobilisation sociale et de représentation politique, ces organismes ont mis en lumière divers problèmes sociaux et ont contribué à la mise en place de plusieurs programmes sociaux ainsi qu’à l’amélioration des lois québécoises dans plusieurs domaines. Selon Caroline Toupin, coordonnatrice du MÉPACQ, ces organismes, dont le rôle dans la société est reconnu comme étant essentiel par le gouvernement du Québec, sont maintenus dans une situation de sous-financement et de précarité qui mettent leur mission et parfois même leur existence en péril. Le prochain budget nous questionne, poursuit Mme Toupin. En effet, le MÉPACQ remarque une légère augmentation (192 000$) du Fonds d’aide à l’action communautaire autonome (FAACA) cette année. C’est ce fonds qui finance, entre autres, les organismes en défense collective des droits. Toutefois, aucun détail ne nous permet d’évaluer comment cette somme sera répartie. Qu’est-ce que le ministre Blais, responsable du portefeuille, compte faire avec cette somme? Nous avons une suggestion pour le ministre, relance Mme Toupin. « Nous demandons au Ministre Blais une indexation de nos subventions. C’est un minimum pour cesser de nous appauvrir, défend Mme Toupin. Le MÉPACQ rappelle que pour remplir pleinement leur mission, les organismes en défense collective des droits estiment qu’en plus d’une indexation annuelle des subventions, une augmentation de 40 millions $ du financement à la mission serait nécessaire, et permettrait aussi de financer une trentaine de nouveaux groupes. Ils considèrent aussi qu’il est essentiel, dans une société inclusive et démocratique comme le Québec, que des sommes soient dédiées à la pleine participation des personnes ayant des limitations fonctionnelles, autant les personnes salariées que les bénévoles, afin de leur permettre de participer pleinement à la vie démocratique et associative de nos organismes. Selon Caroline Toupin, « Il faut absolument que le ministre Blais envoie un signal positif aux organismes en défense collective des droits, c’est-à-dire un meilleur financement, pour signifier qu’il reconnaît l’importance de notre travail, qu’il connaît notre situation et qu’il veut travailler, dans les prochaines années, à l’amélioration nos conditions. » Les organismes sont à bout de souffle et sont prêts à se battre pour défendre la place de la défense collective des droits dans la société. En novembre dernier, plus de 80 % d’entre eux étaient en grève ou en fermeture afin de sauver la défense collective des droits et faire renouveler les protocoles d’entente qui garantissent un financement stable aux groupes sur plusieurs années. Maintenant que les protocoles sont renouvelés, il ne faudrait pas penser que les groupes sont satisfaits pour autant. « C’est de l’argent que ça prend pour sauver la défense collective des droits », conclut Mme Toupin. == Extrait du numéro de mai 2016 du journal l'Infobourg

Sous-financement du communautaire : Les groupes en défense collective des droits, toujours en attente d’une indexation !