Québec, 31 mars 2016 –

Des membres du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste ont dénoncé aujourd’hui, en conférence de presse, l’inaction du propriétaire et des autorités de la Ville de Québec dans le dossier du terrain de l’ancien Patro Saint-Vincent-de-Paul sur la Côte d’Abraham. Le groupe a profité de l’occasion pour annoncer qu’il réactivait le dossier et lançait un processus d’urbanisme participatif pour élaborer un projet tenant compte des besoins des gens du quartier. Depuis que les religieux ont quitté les lieux, en 1987, le site est laissé à l’abandon. Un ensemble architectural d’une certaine valeur y a été détruit pour faire place à un trou béant. À chaque fois que la population proteste, quelqu’un sort un projet d’hôtel. « Sauf que ça va faire 10 ans cette année que Jacques Robitaille, l’actuel propriétaire des lieux, a détruit l’église Saint-Vincent-de-Paul et il ne se passe toujours rien », rappelle Nicolas Lefebvre Legault, coordonnateur du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. « On a convoqué la presse aujourd’hui pour annoncer publiquement que le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste relance le dossier », explique M. Lefebvre Legault. L’organisme communautaire propose d’élaborer un plan d’ensemble pour le site afin de développer enfin ce terrain vacant situé en zone classée par l’Unesco. « Au Comité populaire nous avons notre idée : nous voudrions un développement qui soit une extension de la trame urbaine du faubourg Saint-Jean avec son style architectural et son gabarit d’ensemble », poursuit le porte-parole. L’organisme imagine un zonage résidentiel avec du commercial au rez-de-chaussée sur la côte d’Abraham et une extension de la rue de la Côte de la potasse pour qu’elle traverse le site. « Ce serait aussi l’occasion de répondre à certains besoins identifiés dans le quartier mais non comblés faute d’espace comme une coopérative d’habitation, un jardin communautaire ou un CPE », expose-t-il.

Consulter la population

Marie-Ève Duchesne, organisatrice communautaire au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, rappelle que la population du quartier n’a jamais été consultée spécifiquement sur le développement souhaité sur le site. « Comme nous ne pouvons prétendre savoir ce que la population veut, puisque personne ne lui a jamais demandé son avis, nous avons décidé de lancer nous-même un processus d’urbanisme participatif dans le quartier », annonce Mme Duchesne. Un questionnaire est disponible en ligne dès aujourd’hui et sera distribué de porte à porte au début mai. « Nous espérons ainsi montrer l’exemple et inciter les autorités à faire quelque chose », explique l’organisatrice. « La situation actuelle a assez duré, on est pris avec un vaste terrain vague qui n’a pas d’allure situé dans un espace stratégique, peste Nicolas Lefebvre Legault, Jacques Robitaille a eu sa chance depuis qu’il a acheté le terrain en 1998, il faut passer à une autre étape. » « Au point où on en est, on ne voit pas d’autres avenues que l’expropriation du propriétaire actuel » indique Mme Duchesne qui révèle que le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste est tout à fait disposé à appuyer le maire Labeaume et la Ville de Québec s’ils revendiquent auprès du gouvernement provincial le pouvoir d’exproprier les propriétaires délinquants qui laissent leurs immeubles et terrains à l’abandon. « Nos revendications sont claires, conclut l’organisatrice communautaire, nous voulons que la Ville exproprie Jacques Robitaille et consulte la population du quartier sur l’avenir du site pour faire émerger un projet qui tiennent réellement compte des besoins du quartier. En attendant, nous allons commencer le travail, tout simplement. » Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste invite la population à répondre en grand nombre, d’ici au 5 juin, au questionnaire qui est disponible sur internet à l’adresse https://fr.surveymonkey.com/r/J7FK9WJ et qui sera publié dans la prochaine édition de l’Infobourg.

Terrain de l’ancien Patro Saint-Vincent-de-Paul : «Assez, c’est assez!»