Le 31 août, alors que l’été n’était pas encore terminé, environ 150 personnes ont pris la rue pour la gratuité du transport en commun. La manifestation, déjà passablement colorée, était animée par une trentaine de musiciennes et de musiciens issus de quatre fanfares militantes, ce qui en a fait l’une des plus endiablée des dernières années.  Photos : David-Maxim Samson

Par Nicolas Lefebvre Legault

Le Collectif Subvercité a relancé cet automne sa campagne RTC gratuit. Levée de fonds, manifestation populaire, participation décalée à la Semaine des transports actifs et collectifs, les membres du collectif ont mis les bouchées doubles pour mettre la gratuité du transport en commun à l’ordre du jour.

Pourquoi la gratuité du transport en commun?

« C’est une politique qui commence à faire des petits en Europe et en Amérique et qui permettrait de doubler la part du transport en commun d’ici 2030, l’un des objectifs du Plan de mobilité durable adopté par la Ville de Québec », affirme Céline Grandville du Collectif Subvercité. Outre les problèmes de congestion de plus en plus graves à Québec, le transport automobile demeure l’une des principales sources de gaz à effet de serre. Or, malgré de belles paroles, la Ville n’arrive pas à freiner l’utilisation de l’automobile individuelle.

Les gens ne sont pas habitués au genre de discours porté par Subvercité sur le RTC. Comme le souligne Céline Grandville, « trop souvent les partisans et partisanes du transport en commun au Québec occultent les enjeux de la tarification des transports collectifs et les questions de justice sociale ». Pourtant, la gratuité du transport en commun progresse sur la Rive-Sud de Montréal. Après Chambly, Richelieu et Carignan, qui ont ouvert la voie il y a deux ans, suivis par Sainte-Julie au début de l’année, c’est maintenant au tour de Candiac, La Prairie et Saint-Philippe d’offrir le transport en commun gratuit pour les trajets locaux sur le territoire, comme le révélait cet été un reportage de Radio-Canada.

« La gratuité est un enjeu important pour améliorer la qualité de vie, diminuer la pollution et améliorer la mobilité de tous et toutes », ajoute Olivier Saint-Martin. Il faut surtout retenir que la gratuité réconcilie la liberté de circulation aux enjeux de justice sociale et de solidarité collective, d’où le slogan « Des tarifs qui nous révoltent, la gratuité c’est la liberté ».

Y’a-t-il une vie après le tramway?

En pleine Semaine des transports actifs et collectifs, Sam Hamad et Régis Labeaume ont réservé un enterrement de première au projet de tramway, élément clef du plan de la mairie pour doubler l’achalandage du transport en commun. « Nous ne pouvons que constater les contradictions entre le discours d’une mairie, elle-même régulièrement en contradiction avec son propre plan de mobilité durable, et les impératifs de réduction de la congestion routière et de la pollution à Québec », explique Olivier Saint-Martin.

Pour Céline Grandville, le tramway ne peut pas être la solution à tous les problèmes. « Il doit bien exister une autre façon d’augmenter l’achalandage du transport en commun à Québec ! » s’exclame-t-elle. On estime le coût de la construction d’un tramway à 1,5 milliards $ tandis que la tarification rapporte actuellement 70 millions $ par année au RTC. « C’est pourquoi nous mettons de l’avant la gratuité du RTC, une mesure écologique et économique qui permettrait d’accroître massivement l’usage des transports collectifs à un coût raisonnable », conclut-elle. L’observation de la militante mérite que la Ville de Québec s’y penche.

Pour en savoir plus : www.rtcgratuit.ca
 


Qui paie ?

La campagne RTC gratuit est menée par Subvercité, un comité de mobilisation anticapitaliste sans le sous. N’en déplaise aux radios poubelles, aucune cotisation syndicale, ni subvention, n’a été détournée pour financer la revendication. C’est grâce à une campagne de socio-financement menée cet été sur Internet que le groupe a pu imprimer du matériel de campagne de qualité.  
 

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Extrait du numéro d'automne 2014 du Journal l'Infobourg

La gratuité du transport en commun revendiquée haut et fort