(YG) Les banderoles au vent, les affiches brandies bien haut, l'œil vif et le verbe clair, quelque 80 personnes, dont la moitié de l'extérieur de Québec, ont en novembre manifesté avec conviction contre les abus de certains propriétaires et le laxisme du gouvernement du Québec sur la question du logement locatif.

C'est à Beauport que la manif, organisée par le Regroupement des Comités logement et Associations des locataires du Québec (RCLALQ) et le Bureau d'animation et d'information logement (BAIL) de Québec, a eu lieu. Deux propriétaires particulièrement odieux avaient été choisis comme cible des dénonciations. Jean-Claude Saillant et les Immeubles Laberge, qui abusent de leurs locataires en augmentant les loyers de deux à quatre fois plus que le montant recommandé par la Régie du logement, ne sont que deux exemples parmi tant d'autres qu'il faut dénoncer. Que diriez-vous de devoir payer 700 $ par mois pour habiter un 31/2 bien ordinaire, parfois même insalubre et délabré? Les propriétaires véreux n'ont que le profit à tout prix dans leur mire et le gouvernement actuel semble vouloir mettre tout en œuvre pour satisfaire leur boulimie. L'autre cible visée par les manifestants et manifestantes était Jean-Marc Fournier, ministre des Affaires municipales et du Sport et du Loisir et responsable de l'habitation. Il lui a été demandé avec insistance de ne pas succomber au discours de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) qui veut la déréglementation des critères de fixation des loyers. Il est évident que les propriétaires cherchent à profiter du très bas taux d'inoccupation des logements pour augmenter indûment les loyers, bafouant ainsi le droit à un logement décent et abordable pour tous. Avec sa « réingénierie », le gouvernement Charest est sur le point d'affaiblir encore plus les pouvoirs de la Régie du logement alors qu'elle aurait au contraire besoin de davantage de moyens pour éviter les hausses marquées de loyer qui mettent en danger les quelque 218 000 locataires qui consacrent déjà plus de 50 % de leur revenu à se loger. Si, le 6 novembre dernier, une poignée de locataires avertis étaient dans la rue pour manifester, il se pourrait bien que le 1er juillet prochain, des milliers de locataires soient dans la rue pour y habiter. == Extrait du numéro de décembre 2003 du journal l'Infobourg.

Des locataires dans la rue