Souricière policière sur la Côte d’Abraham le 31 mai 2012.
Photo : David-Maxime Samson

Une dérive autoritaire

La réaction des autorités à la grève étudiante fut aussi violente qu’inattendue. Alors que le gouvernement libéral a fini par plier face à presque toutes les contestations un tant soit peu sérieuse depuis 10 ans, cette fois il semble en avoir fait une question de principe.

Jamais le gouvernement n’a reconnu la légitimité de ses interlocuteurs et interlocutrices des associations étudiantes, jamais il n’a eu l’intention de négocier de bonne foi. Pendant des semaines, le gouvernement n’a eu que la répression policière à offrir comme réponse au mouvement étudiant. Le nombre de blessés, dont quelques uns seront marqués à vie, est hallucinant et inhabituel pour un mouvement social québécois. Après la matraque policière, vint la matraque juridique soit forme d’injonctions niant le droit de grève des étudiantes et des étudiants puis d’une loi scélérate qui attaque de front les libertés d’expression et d’association ainsi que le droit de manifester de toute la population.

Comme si ce n’était pas suffisant, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) et la Ville de Québec en ajoutent une couche. Alors que la grève a été on ne peut plus pacifique dans la capitale, la police de Québec rivalise de zèle avec celle de Montréal dans la répression et les arrestations de masse. La Ville a même adopté de nouveaux règlements qui rendent permanentes les restrictions temporaires au droit de manifester contenues dans la loi 78.

La réaction est vive face à cette dérive autoritaire et mobilise beaucoup plus largement que les seules associations étudiantes. La grève étudiante est réellement devenue une lutte populaire. L’histoire s’écrit sous nos yeux. L’ambition de ce dossier est de documenter ce qui se passe et d’informer la population du quartier. Ensemble, on peut encore résister et renverser la vapeur.

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Extrait du numéro d'été 2012 du journal l'Infobourg

Dossier : Ça se passe à côté de chez vous