Ce que veulent les associations étudiantes Toutes les associations étudiantes s’opposent à la dernière hausse des frais de scolarité décrétée par le gouvernement libéral. Rappelons que cette hausse, dont le montant exact varie selon l’humeur gouvernementale, n’est pas un dégel puisque les frais de scolarité augmentent déjà de 50 $ par session depuis 2007.

Des compromis étudiants À l’origine, l’objectif de la grève étudiante était de « bloquer la hausse » et d’obtenir au minimum le gel des frais de scolarité. Le gouvernement prétend que les associations étudiantes n’étaient prêtes à aucun compromis. C’est faux. Lors de la dernière ronde de négociation, les fédérations étudiantes ont proposé de financer le gel des frais pour deux ans à même le crédit d’impôt pour frais de scolarité et d’éventuelles économies dans le réseau universitaire. Autrement dit, elles proposaient que leurs membres financent eux et elles-mêmes le gel pour gagner du temps (en espérant soit un changement de gouvernement, soit gagner le débat dans un éventuel forum plus large sur l’éducation). C’est le gouvernement qui a refusé cette proposition pour ne pas nuire à son image de fermeté. Hausse ou gratuité : un choix politique « Contrairement à ce que les libéraux avancent, la hausse des frais de scolarité n’a rien d’inévitable. Il s’agit d’un choix politique et idéologique, et il est possible de faire autrement », affirmait Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE, à la veille du dernier budget. L’organisation propose une réforme de la fiscalité. « Nous suggérons d’instaurer un système d’imposition à dix paliers, ce qui aurait comme résultat de baisser les impôts des contribuables de 87 %, tout en générant près de 1,2 G$ de revenus de plus chaque année dans les coffres de l’État québécois », poursuit le co-porte-parole, rappelant que la hausse des frais de scolarité actuellement proposée ne génèrera que 265 millions de dollars par année pour les universités québécoises. La Coalition rappelle également la nécessité, pour les entreprises, de faire leur juste part dans le financement de l’éducation. « Il est temps que les entreprises fassent leur juste part et que le gouvernement réinstaure la taxe sur le capital des entreprises financières, ce qui nous permettrait d’aller chercher 800 M$ par année », ajoute M. Nadeau-Dubois, rappelant qu’une étude récente chiffrait le coût net de la gratuité scolaire entre 176 M$ et 405 M$ annuellement. « Ce que ces chiffres démontrent hors de tout doute, c’est que nous avons non seulement les moyens de cesser d’augmenter les frais de scolarité et de couper dans le réseau collégial, mais également de nous diriger vers la gratuité scolaire », conclue le co-porte-parole. == Extrait du numéro d'été 2012 du journal l'Infobourg

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