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une préoccupation dans Saint-Sauveur
Illustration Typhaine Leclerc
Un dossier spécial du FRAPRU : |
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Le logement social dans les écoquartiers : un principe à défendre |
Inclusion sociale et mobilité durable : une préoccupation dans Saint-Sauveur |
Le PPU du plateau centre : un beau programme pour Sainte-Foy? |
L’inclusion obligatoire de logement social |
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La mobilité durable : un concept en vogue à Québec par les temps qui courent, porteur de promesses de transports actifs et collectifs facilités, de développement urbain responsable et de densification intelligente… Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce jargon? Quels seront les impacts de ces orientations sur la population actuelle de la ville?
La Ville de Québec a lancé en 2011 son Plan de mobilité durable afin de « guider l’urbanisation de Québec et le développement de ses modes de transport dans une perspective de développement durable pour les 20 prochaines années ». Le développement du système de transport qui dessert la Communauté métropolitaine de Québec doit évidemment se faire en fonction des changements démographiques prévus pour la ville dans le futur. Ainsi, le Plan de mobilité durable cherche à optimiser l’intégration et les déplacements des 62 000 à 89 000 nouveaux ménages qui devraient venir gonfler les rangs de la population de la Communauté métropolitaine d’ici 2031.
Dans le but de freiner l’étalement urbain, la Ville préconise de « lier les développements et redéveloppements domiciliaires et commerciaux à l’offre de service de transport en commun » afin d’offrir une diversité de types d’habitation aux nouveaux ménages qui s’installeront à Québec.
Deux constats peuvent être dégagés de ces orientations. D’abord, le développement de projets domiciliaires au sein des zones déjà urbanisées sera privilégié. Autrement dit, le développement se fera dans un périmètre où les terrains sont rares et chers – les difficultés vécues par les groupes cherchant à développer des projets de coopératives ou d’OSBL en habitation au centre-ville en font foi. Ensuite, les quartiers qui feront l’objet d’un développement de nouveaux services de transport en commun seront particulièrement touchés par le développement résidentiel et commercial d’ici 2031.
Dans ce contexte, même si c’est le quartier Saint-Roch qui a été désigné comme l’épicentre du développement prévu pour les prochaines décennies, le quartier Saint-Sauveur, son voisin, verra sans doute aussi son paysage changer dramatiquement. En effet, l’«Axe Charest», du boulevard Robert-Bourassa à D’Estimauville, a un potentiel de développement résidentiel de 10 000 logements et ce, en excluant l’écoquartier qui se trouvera sur ce territoire. Cet axe sera aussi l’hôte du parcours de tramway dont veut se doter la Ville pour améliorer son service de transport en commun.
Sans connaître le nombre exact d’appartements qui seront développés sur l’« axe Charest » dans les limites du quartier Saint-Sauveur, on peut affirmer sans se tromper que cet ajout de milliers de logements aura un impact non négligeable sur le quartier. Il est crucial que la population actuelle du quartier, et particulièrement les ménages plus défavorisés, ne subisse pas le contrecoup de ce développement. La mise sur pied d’une politique claire encadrant l’inclusion de logements sociaux dans tous les nouveaux projets immobiliers est essentielle pour que les logements construits dans la foulée de l’implantation du tramway sur le boulevard Charest permettent à la population historique du quartier d’améliorer ses conditions de logement.
Le respect du principe d’inclusion est crucial dans tous les secteurs qui seront (re)développés dans le cadre du Plan de mobilité durable (grandes artères des Métrobus actuels et projetés, secteur de l’Université Laval, PPU de Sainte-Foy, etc.) et tout particulièrement dans les quartiers dont la population est moins bien nantie. Quand les besoins en logement social sont élevés, les demandes de la population doivent être respectées. Dans le secteur de l’Université Laval, par exemple, le Plan de quartier, élaboré en 2007 à la suite d’une démarche d’aménagement participatif, prévoyait l’inclusion de 50 % de logements sociaux, un pourcentage qui répondait plus adéquatement à la demande de logements dans ce secteur clé que les 30 % plus généralement recommandés. Puisque le Plan de mobilité durable projette le développement de
1 300 appartements sur les terrains de l’Université Laval, nous devrons nous assurer du respect des décisions de la population quant à leurs besoins et leur vision du quartier.
Dans l’ensemble des secteurs touchés par le Plan de mobilité durable, nous devons à tout prix nous assurer que le développement immobilier corresponde aux besoins du milieu, en rappelant par exemple qu’en 2006, 37,4 % des ménages de l’arrondissement La Cité-Limoilou et 34,7 % des ménages de la ville de Québec consacraient plus de 30 % de leur revenu pour se loger. Voilà des indicateurs clairs qui devront guider la mise en place d’une politique d’inclusion pour la ville de Québec.
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Extrait du dossier spécial du FRAPRU «La ville change» publié dans le numéro du printemps 2012 du journal l'Infobourg.