Montréal, le 4 mars 2010 – « Le gouvernement Harper a, pour une large part, fabriqué le déficit budgétaire actuel, en accordant des baisses d’impôts qui, de son aveu même, priveront l’État canadien de 220 milliards $ en cinq ans et en faisant grimper les dépenses militaires au niveau record de 21,2 milliards $ en 2010-2011 ». C’est en ces termes que le coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain, François Saillant, a commenté le budget présenté par le ministre des Finances, Jim Flaherty, en précisant que ces décisions ont mis les finances publiques dans un état de fragilité tel qu’elles n’ont pas résisté à la crise économique.

M. Saillant a accusé « le gouvernement qui, l’an dernier, volait au secours des banques et autres institutions financières d’amorcer une lutte au déficit qui touchera les plus mal pris de la société : les mal-logés, les sans-abri, les personnes et les familles vivant dans la pauvreté ».

Le FRAPRU déplore particulièrement que le budget n’ait pas annoncé de suites aux investissements de 2 milliards $ en deux ans accordés pour la construction et la rénovation de logements sociaux dans le plan de relance de janvier 2009 et qui se termineront en mars 2011. Selon François Saillant, « la fin de ces investissements ne laissera que des miettes pour les mal-logés et les sans-abri dont le nombre a pourtant augmenté en raison de la crise économique ». Il précise qu’à partir de l’an prochain, le Québec recevra moins de 29 millions $ par année de la part d’Ottawa pour la construction de logements sociaux et ça, c’est si cette somme n’est pas victime des compressions budgétaires à venir. Cela représente l’équivalent des subventions pour
433 appartements dans le cadre du programme québécois de logement social, AccèsLogis.

Le FRAPRU regrette également que le gouvernement n’ait pas annoncé une bonification de ses initiatives en itinérance qui sont restés au même niveau de financement depuis dix ans.

L’organisme accuse carrément le gouvernement Harper de continuer à ignorer les engagements pris par le Canada en matière de respect des droits humains, notamment celui au logement et à un niveau de vie suffisant. Marie-José Corriveau, organisatrice au FRAPRU, considère que « la lutte contre la pauvreté ne fait même pas partie du vocabulaire du gouvernement Harper ». Elle en veut pour preuve « son refus répété d’augmenter le supplément de revenu garanti pour les aînés, de réformer en profondeur le régime d’assurance-emploi et d’accroître les transferts aux provinces au chapitre de la sécurité du revenu, ce qui, dans ce dernier cas, laisse les prestations d’aide sociale à un niveau indécent partout au Canada ».

L’organisme considère finalement que le ralentissement de la croissance du budget de la Défense nationale est très nettement insuffisant. Il rappelle qu’en 2010-2011, les dépenses militaires seront 9,7 % plus élevées que l’année passée et 56 % plus hautes qu’en 1998-1999.

Réaction au budget Flaherty : le FRAPRU accuse Stephen Harper d’avoir fabriqué un déficit dont les pauvres feront les frais