Savez-vous quel journal est le plus lu dans Saint-Jean-Baptiste? Surprise! C’est celui que vous tenez entre les mains, l’Infobourg! Voilà une des révélations qui ressort d’une étude étoffée produite l’hiver dernier par une équipe de deux étudiants au baccalauréat en sociologie à l’Université Laval, Bruno Hubert et David Lacasse. Cette étude, rédigée à la suite d’un vaste sondage dans le quartier, est la première évaluation exhaustive et rigoureuse de notre journal, publié depuis maintenant 14 ans. L’équipe de rédaction voulait obtenir un portrait objectif de son lectorat. Qui nous lit? Le journal est-il apprécié? Quels sujets vous intéressent le plus? Le journal a-t-il un impact? C’est pour répondre à ces questions que Bruno et David ont été mandatés, dans le cadre du cours Laboratoire de recherche, et ce qu’ils ont trouvé est fort intéressant. D’abord, 42% des répondants du sondage lisent au moins la moitié des parutions de l’Infobourg, le situant en première place un peu devant un autre journal gratuit, le Voir. Le Soleil suit à distance et le Journal de Québec fait piètre figure loin derrière. On peut donc affirmer que le pari d’offrir une alternative à la presse institutionnelle est gagné et que la pertinence de l’Infobourg ne fait aucun doute. Qui sont les gens qui nous lisent? C’est un peu tout le monde, mais avant tout les personnes qui ont un revenu modeste et qui sont moins scolarisées, c’est-à-dire ayant obtenu au maximum un diplôme de cinquième secondaire. Les personnes âgées lisent également l’Infobourg avec assiduité. Voilà qui démontre le bien-fondé de produire une presse populaire axée sur la défense des droits de ceux et celles parmi les plus exposés-es aux injustices que nous cherchons à dénoncer numéro après numéro. En gros, les gens qui nous lisent apprécient le format et le contenu de l’Infobourg. Les sujets locaux ont la cote puisque ce sont les articles sur l’aménagement urbain, sur les activités socio-culturelles et sur l’actualité socio-politique dans Saint-Jean-Baptiste qui soulèvent le plus d’intérêt. Bref, les gens du quartier veulent entendre parler de ce qui se passe autour d’eux, de ce qui les touche au quotidien, de ce qui a un écho concret dans leur vie. Cependant, parmi les sujets plus généraux, notre lectorat est particulièrement friand d’écologie. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Quelques répondants au sondage trouvent que l’Infobourg n’est pas assez nuancé et qu’il adopte un ton trop véhément. C’est une opinion respectable, mais gardons à l’esprit que l’équipe de rédaction assume pleinement le fait que l’Infobourg est un journal engagé et que la défense des droits implique une bonne dose de combativité. L’expression de la colère peut choquer, mais un coup de gueule bien senti est probablement plus honnête que la politesse de surface et la pseudo neutralité des quotidiens de Québec, qui dissimulent bien maladroitement leur parti pris pour les riches, les puissants et toutes les forces conservatrices les plus étouffantes. Au-delà des chiffres et des statistiques, au-delà de la réalité de Saint-Jean-Baptiste, les faits observés par les étudiants de l’Université Laval devraient encourager bon nombre des artisans des médias alternatifs et communautaires. L’intérêt que suscite l’Infobourg montre avec éloquence qu’il y a une grande place dans l’espace public pour une presse différente, proche des milieux populaires et animée par des valeurs généralement associées à la gauche. Côté efficacité, si vous avez des idées à partager avec les citoyens du quartier, vous aurez toutes les chances d’avoir plus d’impact en écrivant un article dans l’Infobourg qu’en publiant une lettre dans le courrier des lecteurs d’un grand quotidien. Réjouissons-nous, mais ne baissons pas les bras. L’Infobourg n’est jamais acquis; son succès est le résultat du travail de celles et de ceux qui veulent bien s’y impliquer. == Extrait du numéro d'octobre 2008 du journal l'Infobourg.

Une presse populaire est encore possible