D’ici mars 2008, les suppléments au loyer (SLO) de 2398 locataires de logements coopératifs et sans but lucratif, financés un peu partout au Québec entre 1995 et 2003 dans le cadre des programmes Achat-rénovation ou AccèsLogis, arriveront à terme. À moins d’une injection de fonds de la part du gouvernement du Québec, ces ménages pourraient voir leur loyer doubler ou même tripler. Des subventions provisoires... Ces programmes prévoient des suppléments au loyer (SLO) permettant à la moitié des locataires de payer le même loyer qu’en HLM, soit 25 % de leur revenu. Contrairement à la pratique dans tous les autres logements sociaux, cette aide est toutefois limitée à une durée de cinq ans, le gouvernement prétendant que les subventions décourageraient les ménages à chercher de l’emploi et à se sortir de la pauvreté, si elles étaient maintenues à long terme (sic). Toutefois, dès l’échéance des premiers suppléments en 2003, Québec a dû céder à la pression et les prolonger. Ces subventions arrivent encore une fois à échéance, au plus tard le 31 mars 2008. Les locataires qui les reçoivent pourraient subir une augmentation de loyer moyenne de 250$ par mois. Or, ces ménages ont des revenus très faibles. Plusieurs n’ont toujours pas accès au marché du travail ou s’ils y sont entrés, ils occupent le plus souvent des emplois précaires, mal payés. La perte de leur subvention signifierait la perte de leur logement. Quant aux coops et aux OSBL propriétaires des logements subventionnés, ils ne doivent pas se retrouver devant l’obligation d’abandonner leur mission de loger des gens à faible ou à modeste revenu, ni être aux prises avec des appartements vacants. Des besoins inassouvis... Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Québec ne doit pas pénaliser ces locataires et ne peut se passer de tous ces logements à loyer modique. Le FRAPRU demande au gouvernement de prendre acte des besoins et de garantir sans plus attendre la reconduction des suppléments au loyer. Il considère également que c’est de manière permanente, et non seulement pour cinq autres années, que ceux-ci devraient être assurés. Québec n’a toujours pas réagi aux demandes répétées en ce sens et, de l’aveu même du cabinet de la ministre des Affaires municipales, la Société d’habitation du Québec ne pourrait pas assumer cette prolongation à même son budget régulier. Lors de son dernier congrès, le FRAPRU a décidé de faire de ce dossier une de ses grandes priorités. Le Comité populaire devrait bientôt organiser des interventions à ce sujet. == Extrait du numéro d'octobre 2007 du journal l'Infobourg.

Près de 2400 locataires pourraient perdre leur subvention