Par Felix Marois, organisateur communautaire au Bureau D'Animation Et Information Logement du Québec Métropolitain (BAIL) 

Le 19 septembre dernier marquait le début de la période électorale dans près de 1 100 municipalités de la province. À Québec, le Bureau d’Animation et Information Logement (BAIL) se mobilisera, au cours de cette période, de différentes façons, afin d’obtenir des candidat·e·s à la mairie des engagements clairs en matière de logement. Rappelons que la Ville dispose d’importants pouvoirs, lui permettant de lutter contre l’insalubrité des appartements et la gentrification de ses quartiers. Survolons ensemble quelques-unes des revendications que nous formulerons aux différent·e·s candidat·e·s en lice. 

La lutte contre l’insalubrité 

D’une année à l’autre, la mauvaise qualité des logements demeure l’un des principaux motifs de consultation au BAIL. À l’heure actuelle, il n’existe pas, au niveau provincial, de législation uniformisant les normes minimales d’entretien et de salubrité des unités locatives. Il revient aux municipalités de règlementer sur cette question. 

À Québec, la Ville est dotée d’un service d’inspection, ayant pour mandat de veiller au respect du règlement municipal en matière d’entretien et de salubrité des bâtiments. Bien qu’utile, ce service pourrait être amélioré. En effet, il devrait être mieux publicisé auprès des locataires et être plus accessible à ces dernier·ère·s. En outre, les inspecteur·rice·s municipaux·ales devraient réaliser un meilleur travail pour prévenir l’insalubrité des appartements, en visitant périodiquement certains secteurs ou immeubles à risque. De plus, les inspecteur·rice·s devraient également être formé·e·s et équipé·e·s pour faire face à un plus large éventail de problèmes liés à l’insalubrité, tels que la présence de moisissure dans les logements. 

Par ailleurs, la municipalité devrait pleinement utiliser les pouvoirs que lui confère sa charte, pour contraindre les propriétaires à respecter la réglementation en vigueur. Notamment, elle devrait mettre plus rapidement à l’amende les propriétaires négligents, réaliser des travaux de correction à leurs frais, voire, dans certains cas, les exproprier de leurs immeubles pour en faire du logement social*. 

La lutte contre la gentrification 

La Ville de Québec dispose de pouvoirs lui permettant d’agir de son propre chef pour lutter contre la gentrification de ses quartiers. 

Afin de contrer l’explosion des loyers et la désintégration du parc de logements locatifs abordables, la municipalité devrait interdire la conversion des appartements en copropriété divise et en hébergement touristique commercial. Elle devait, de surcroit, réclamer avec insistance au gouvernement provincial l’instauration d’un véritable contrôle des loyers. 

Enfin, la Ville devrait davantage favoriser le développement du logement social sur son territoire. Pour ce faire, elle devrait avant tout réviser son objectif de construction actuel, de manière que la proportion de logements sociaux représente, d’ici 2040, au moins 20 % de son parc locatif. 

S’informer pour faire un choix éclairé 

Sous peu, le BAIL remettra aux candidat·e·s à la maire de Québec un questionnaire, en vue de mieux connaître leurs positions en matière de logement. Nous vous transmettrons rapidement leurs réponses, dans l’espoir de vous permettre de faire un choix éclairé le jour du scrutin ! 

* Pour plus de détails sur les revendications liées au logement social, lire le texte Le Compop en mode électoral

Le logement : un enjeu municipal