(Crédit photo: ADDSQM)

(La rédaction) L’Association pour la défense des droits sociaux Québec métropolitain (ADDSQM), l’Association de défense des droits sociaux de la Rive-Sud (ADDS Rive-Sud) et le Regroupement des femmes sans emploi du nord de Québec (ROSE du Nord) ont manifesté le 11 juin devant les bureaux du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale à Québec, afin de faire entendre à la ministre Chantal Rouleau que « couper l’aide sociale, c’est cheap en sale ». Les trois groupes de défense de droits des personnes assistées sociales ont organisé ce rassemblement dans le but de dénoncer le projet de règlement de la ministre Chantal Rouleau, publié récemment dans la Gazette officielle du Québec, qui annonce des mesures appauvrissantes pour les prestataires de 58 ans ou plus, les prestataires monoparentales avec enfant de moins de cinq ans et les demandeur·se·s d’asile. 

Selon ce projet de règlement, à compter du 1er janvier 2026, les personnes prestataires sans contrainte de santé reconnue par le ministère qui atteignent l’âge de 58 ans et celles monoparentales avec enfant à charge de moins de cinq ans n’auront plus accès à l’allocation pour contraintes temporaires à l’emploi. « Ces personnes perdront cette bonification de 166 $ par mois et seront condamnées à tenter de survivre avec le petit chèque de seulement 829 $ par mois. Madame Rouleau les enfonce dans la grande pauvreté en les privant d’environ 20 % de leur revenu », a dénoncé lors de cette action Monique Toutant, militante à l’ADDSQM. 

Au surplus, il s’agit d’une mesure qui s’attaque particulièrement aux femmes. Selon Sarah Pelletier de ROSE du Nord, « le projet de règlement de la ministre Rouleau est antiféministe. Environ 90 % des familles monoparentales qui sont sur un des programmes d’assistance sociale sont dirigées par des femmes. Ce sont elles qui vont être touchées en premier par cette réforme ». Les groupes ont également dénoncé les coupes qui toucheront les demandeur·se·s d’asile. Le projet de règlement annonce l’abolition, dès le 1er octobre prochain, des ajustements à la prestation de base qui sont accordés aux demandeur·se·s d’asile afin de compenser leur inadmissibilité au crédit d’impôt de solidarité. Ces ajustements varient, selon la situation familiale, entre 14,92 $ et 29,83 $ par mois. 

« Depuis des mois, la ministre Rouleau répète dans les médias son intention de rendre le régime d’assistance sociale plus humain et moins punitif. Visiblement, ses bottines ne suivent pas ses babines », s’est indigné William Demers, militant salarié à l’ADDS Rive-Sud. Pour les trois groupes de défense de droits, ce n’est certainement pas en appauvrissant davantage des milliers de personnes pauvres au Québec que la ministre démontre la moindre volonté d’humaniser le système. Au contraire, elle ne fait qu’amplifier le mépris qui frappe de plein fouet les personnes assistées sociales depuis des décennies. Elle doit rectifier le tir en renonçant aux coupures des allocations pour contraintes temporaires et des ajustements pour demandeur·se·s d’asile. 

Couper l'aide sociale, c'est cheap en sale!