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Crédit photo : Nicolas Lefebvre Legault
(La rédaction) Le 14 avril dernier, des membres de la Coalition de Québec contre les hausses de loyer ont brandi une bannière au coin des boulevards Charest et Langelier pour dénoncer l’inaction du gouvernement face aux hausses de loyers qui n’ont cessé de croître et de miner la qualité de vie des locataires au profit des investissements de certain·ne·s.
Encore une fois, la période des avis d’augmentation de loyer s’est avérée difficile pour les locataires de la région de Québec. Les membres de la Coalition, qui se retrouvent en première ligne de cette crise, constatent l’ampleur des dégâts. En moyenne, les locataires qui ont contacté leurs services ont reçu des avis d’augmentation de 8,8 %, soit quatre fois plus que le taux d’inflation de 2024.
« Certaines augmentations sont carrément absurdes. Quand un propriétaire demande une hausse de 800 $ sur un loyer de 655 $, on se demande jusqu’où ça va aller. C’est 742 $ de plus que notre estimation ! », a déclaré Félix Marois, organisateur communautaire au Bureau d’animation et d’information logement du Québec métropolitain. Selon la Coalition, ces hausses exorbitantes sont loin d’être isolées : près de deux locataires sur trois ont reçu un avis d’augmentation plus élevé que l’estimation fournie par les groupes logement, basée sur les indicateurs du Tribunal administratif du logement (TAL).
La locataire qui a fait face à cette demande de 800 $ ainsi qu’à un avis d’éviction pour subdivision, malgré le moratoire pour ce type d’éviction, a tenu à partager son expérience : « Je veux que les droits des locataires soient respectés. Suite à cette annonce d’augmentation abusive, je me suis sentie déstabilisée et je me suis questionnée sur le pourquoi. Ensuite, je me suis dit que je ne suis pas responsable de payer une telle augmentation et que c’est mon choix d’être locataire ! »
Cette année, les hausses abusives ne sont pas seulement la faute des propriétaires qui cherchent à exploiter leur position dominante en période de pénurie de logements accessibles et de flambée des loyers. En effet, avec une hausse de base de 5,9 % pour un logement non chauffé, le TAL donne un avantage majeur aux propriétaires immobiliers. Dans la région, la hausse « acceptable » la plus élevée a été de 250 $ pour un loyer de 600 $ par mois.
« Nous aurions aimé que le premier ministre intervienne pour défendre les locataires, comme il l’a fait pour les consommateur·rice·s dans le dossier des hausses de tarifs d’Hydro-Québec », a ajouté Guillaume Béliveau Côté, animateur-coordonnateur au Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur.
En approfondissant les raisons derrière ces hausses vertigineuses, il devient évident que ce ne sont pas uniquement les coûts d’exploitation et de travaux qui sont en cause. En effet, c’est l’augmentation des revenus nets des propriétaires (calculée selon le revenu total duquel on déduit les coûts d’exploitation) qui explique la majorité de ces hausses. Avec environ 60 % des augmentations liées aux revenus nets des immeubles, les propriétaires en profitent largement. « En somme, ce que dit le gouvernement, c’est que plus ton immeuble te rapporte, plus tu peux augmenter les loyers. Si ce n’est pas renforcer la position privilégiée des propriétaires, je ne sais pas ce que c’est », a souligné Azélie Rocray, coordonnatrice de la Table citoyenne Littoral Est.
Face à cette spirale inflationniste – plus le revenu net d’un propriétaire est élevé, plus la hausse de loyer est grande, entraînant ainsi une augmentation des revenus sans fin –, il est urgent de réformer la méthode de calcul des augmentations de loyer.
La Coalition demande au gouvernement d’agir immédiatement. Un gel des loyers est essentiel pour stopper cette hémorragie et permettre une réforme de la méthode de calcul des hausses de loyers. Elle réclame également la mise en place d’un contrôle des loyers afin de garantir l’accès à un logement décent pour toutes et tous et ainsi permettre à l’habitation de ne pas être traitée comme un outil d’investissement.
La Coalition de Québec contre les hausses de loyer est formée du Bureau d’animation et information logement du Québec métropolitain (BAIL), du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur, du Comité logement d’aide de Québec Ouest, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, de la Ruche Vanier et de la Table citoyenne Littoral Est.