Le 7 avril dernier, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste faisait parvenir son questionnaire d'engagements aux candidat·e·s de sa circonscription : Québec-Centre. Les candidat·e·s avaient jusqu'au 17 avril à midi pour nous envoyer leurs réponses. Fidèle à nos habitudes, nous vous présentons l'état des réponses obtenues  dans nos portraits des candidatures de l'élection fédérale 2025. À noter que le Parti conservateur du Canada et le Parti Vert du Canada avaient également reçu notre questionnaire, mais étant donné que leurs candidatures n'ont pas été retenues par Élections Canada, nous n'en tiendrons pas compte dans les portraits présentés. 

Premier portrait : Simon Bérubé - candidat pour le Bloc québécois 

Si je suis élu, mon parti et moi-même s'engagent à : 

1- Se doter d’un objectif chiffré de réalisation de 500 000 logements sociaux (logements publics, coopératifs et d’OSBL d’habitation) en 10 ans, dans la perspective d’augmenter significativement la part de logements sociaux au Québec et au Canada ? Oui ou non ? 

Réponse : Oui. Le Bloc Québécois est en faveur d’un réinvestissement majeur dans le parc de logements sociaux et abordables. Le logement est une compétence exclusive des provinces et nous croyons que le gouvernement fédéral devrait transférer toutes les sommes qu’il prévoit y investir directement à Québec, sans condition. C’est le Québec qui est le plus à même de connaître ses besoins en matière de logement. Par ailleurs, la Stratégie nationale du logement du gouvernement canadien a complètement raté sa cible en matière de logements sociaux. Malgré des milliards de dollars injectés par Ottawa, le Directeur parlementaire du budget a reconnu que le gouvernement fédéral n’atteint pas son objectif d’élargir considérablement le parc de logements abordables au Canada. Au Bloc Québécois, nous croyons que pour sortir de la crise du logement, il est vital que le logement social et abordable soit au cœur de la solution et Ottawa doit faire sa part en la matière. C’est pourquoi nous proposons augmenter substantiellement, grâce aux transferts fédéraux sans condition, la proportion de logements hors marché à 20 % et l’augmentation et l’indexation du seuil des coûts de rénovation permis par porte pour les HLM sous convention afin que des rénovations majeures puissent aussi être effectuées en cours de route et que les projets puissent s’autofinancer lorsque la convention se termine. 

2- Réaffecter au logement social toutes les sommes prévues pour la construction, l’entretien et/ou la rénovation de logements dans la Stratégie Nationale sur le logement et le Plan du Canada sur le logement ? Oui ou non ? 

Réponse : Non. Nous proposons l’augmentation et l’indexation du seuil des coûts de rénovation permis par porte pour les HLM sous convention afin que des rénovations majeures puissent aussi être effectuées en cours de route et que les projets puissent s’autofinancer lorsque la convention se termine. Nous croyons pertinemment que le logement social est un enjeu de premier plan et qu’il est nécessaire d’augmenter substantiellement leur nombre.

3- Réserver les terrains et bâtiments publics excédentaires destinés au logement en priorité pour des logements sociaux, que les terrains leur étant cédés le soient gratuitement ou à très faible coût et qu’ils soient décontaminés pour être prêts à construire ? Oui ou non ? 

Réponse : Oui. Le Bloc Québécois propose depuis longtemps de faciliter le transfert de terrains et de bâtiments fédéraux en bas du prix du marché pour permettre à de plus petits organismes de pouvoir en faire l’acquisition. Un des obstacles est toutefois le processus fédéral en place pour qu’Ottawa cède des biens immobiliers et fonciers. Afin d’y parvenir, les propriétés sont cédées à la Société Immobilières du Canada (SIC) qui a pour mandat d’optimiser la valeur de ces propriétés et d’en tirer la plus grande valeur marchande. Nous allons déposer un projet de loi afin de modifier le mandat de la SIC pour qu’il prenne plutôt en compte la valeur ajoutée pour les communautés locales. C’est ce qui empêche actuellement qu’un projet comme Bridge-Bonaventure ne soit entièrement dédié au logement social.

4- Poursuivre/augmenter notre engagement financier dans le PlanCITÉ de mobilité de la ville de Québec, incluant la portion TRAMCITÉ ? Oui ou non ? 

Réponse : Oui. Un projet de tramway tel celui de Québec est un élément majeur dans une stratégie de transport durable. Un projet de cette envergure nécessite de la planification et de la stabilité dans tous ses aspects, surtout au niveau financier, où il est essentiel de pouvoir compter sur la fiabilité de tous les partenaires qui se sont engagés à sa réalisation. Nous demandons que le gouvernement fédéral appuie sans réserve le projet TRAMCITÉ et s’engage à bonifier.

5- Mettre en place rapidement des mesures environnementales répondant au Consensus québécois en environnement* une fois élu ? Oui ou non ? 

* Pour savoir ce qu'est le Consensus québécois en environnement : https://www.vireauvert.org/consensus_qc

Réponse : Oui. Le Bloc Québécois est le seul parti fédéral à appuyer sans réserve le consensus québécois en matière d’environnement. Le territoire du Québec appartient aux Québécoises et aux Québécois, et ce sont les lois ainsi que les politiques québécoises qui protègent l’environnement sur notre territoire. Le Bloc Québécois portera donc la demande du gouvernement du Québec, à savoir que les actions fédérales en matière de climat soient complémentaires à celles du Québec, et non concurrentes. Notre parti est résolument engagé à mettre en place des mesures environnementales qui respectent et renforcent le principe de souveraineté environnementale du Québec.

Parmi nos nombreuses mesures :

  • Le Bloc Québécois déposera une loi pour empêcher toute régression des politiques environnementales et des politiques climatiques.
  • Le Bloc proposera d’imposer une taxe sur les profits démesurés des compagnies pétrolières et gazières, dont les revenus seront directement réinvestis dans des mesures d’adaptation aux changements climatiques, afin de compenser les dommages dont ces compagnies sont responsables.
  • Le Bloc Québécois luttera pour l’imposition d’un plafonnement des émissions de GES dans le secteur canadien du pétrole et du gaz, entraînant une réduction réelle et annuelle de la pollution carbonique d’ici 2030.
  • Le Bloc Québécois proposera de tripler minimalement la contribution du gouvernement fédéral au Plan nature 2030 du Québec, par l’entremise de l’accord sur la nature.
  • Le Bloc Québécois exigera que le gouvernement fédéral assume pleinement sa responsabilité en matière de protection de la biodiversité marine, notamment en mettant fin aux forages pétroliers exploratoires à l’intérieur et à proximité des aires protégées.

6- Respecter le libre-choix et l’auto-détermination (et ce, peu importe leur âge) des femmes, des personnes non-binaires, trans ou queer quant à leurs corps et leur santé reproductive ? Oui ou non ? 

Réponse : En partie. Il relève de la compétence exclusive du Québec de légiférer en matière de droit civil. Ainsi, la loi québécoise permet aux enfants de 13 ans et moins de modifier leur nom et leur mention de genre sur leur acte de naissance. Les jeunes de 14 ans et plus peuvent faire le choix de leur identité et donner leur consentement à des soins non requis par leur état de santé. Toutefois, le consentement des parents ou tuteurs demeure requis lorsque les soins envisagés peuvent entraîner des effets graves et permanents. Le gouvernement fédéral n’a pas à s’ingérer dans les compétences du Québec en matière de santé et de droit civil. Le Bloc Québécois appuie pleinement les avancées du Québec, qui se démarque par une approche résolument plus progressiste que celle des autres provinces canadiennes. Nous défendons sans compromis les droits des femmes, des personnes non binaires et trans à disposer de leur corps, le droit au libre choix ainsi que l’accès universel aux services de santé reproductive. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs déposé un plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement, visant à améliorer la disponibilité de ces services. Nous continuerons de soutenir toute initiative du Québec destinée à renforcer l’accès et la qualité de ces soins de santé, de réclamer une hausse des transferts fédéraux en santé, et de nous opposer fermement aux tentatives répétées des conservateurs de criminaliser l’avortement.

7- Répondre aux revendications du mouvement des chômeuses et chômeurs et leurs allié·e·s dont une norme universelle d’admissibilité de 420 heures et une augmentation du montant des prestations et l’établissement d’un seuil plancher à 500 $ ? Oui ou non ? 

Réponse : Oui. Le Bloc Québécois a toujours été un soutien indéfectible des travailleurs et des chômeurs. Parmi les mesures les plus récentes entreprises par le Bloc, le dépôt du projet de loi C-418, parrainée par la députée sortante de Thérèse-de-Blainville Mme Louise Chabot, prévoyait de nombreuses propositions, notamment un critère d'admissibilité unique de 420 heures afin d'offrir aux travailleurs saisonniers, intermittents et à temps partiel la possibilité d'obtenir de l'assurance-emploi. De plus, le projet de loi prévoyait une hausse de 55 à 60 % du taux de prestation hebdomadaire et bien d'autres mesures favorisant l'accessibilité au programme fédéral.

8- Mettre sur pied un programme de régularisation complet et continu pour toutes les personnes migrantes avec un statut précaire ? Oui ou non ? 

Réponse : Non. Les personnes migrantes avec un statut précaire inclus une multitude de catégories : il peut s’agir de travailleuses ou de travailleurs temporaires, d’étudiantes ou d’étudiants internationaux ou encore de personnes en attente d’une réunification familiale, d’une demande humanitaire, etc. Il existe un processus en bonne et due forme pour chacune de ces catégories. Nous croyons toutefois que le gouvernement fédéral doit accélérer le traitement des dossiers en immigration, alors que les délais, toutes catégories confondues, sont d’une lenteur et d’un niveau de complication inacceptable.

9- Répondre aux demandes du mouvement populaire « Votez Palestine*» ? Oui ou non ? 

* Pour voir les demandes : https://votepalestine.ca/fr-plateforme 

Réponse : En partie. Le conflit au Proche-Orient est catastrophique sur le plan humanitaire. Le Bloc Québécois dénonce fermement tout recours à la violence contre les civils, qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Le Bloc Québécois a fermement condamné les attaques terroristes commises par le Hamas le 7 octobre 2023, lorsque des civils ont été délibérément visés et assassinés par les combattants de l’organisation terroriste, avec la complicité de l’Iran. Nous avons également dénoncé la réplique israélienne, incluant l’entrave à l’aide humanitaire et les appels à commettre des crimes de guerre par d’influents ministres d’extrême-droite du gouvernement de coalition de Benyamin Netanyahou. 

Dès le début du conflit, le Bloc Québécois a demandé au gouvernement canadien d’exiger la cessation de toute entrave à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza par Israël. Nous dénonçons fermement la volonté d’Israël d’éliminer l’UNRWA et d’entraver délibérément l’aide humanitaire – ce qui constitue à notre avis un crime de guerre majeur. Nous souhaitons que le gouvernement canadien poursuive son financement accordé à l’UNRWA. Le Bloc Québécois a aussi été l’un des premiers partis politiques à appuyer un cessez-le-feu immédiat, accompagné de la libération de tous les otages. Nous avons aussi constamment demandé au gouvernement canadien de suspendre toutes les livraisons d’équipement militaire – incluant tout équipement à double usage – à Israël afin de ne pas alimenter le conflit et la destruction. Nous croyons que la position du gouvernement canadien est donc incohérente, puisqu’il se limite à ne pas livrer de matériel « létal », mais livre néanmoins des équipements à double usage. Nous allons maintenir la pression pour mettre fin à cette incohérence.

Nous croyons également qu’il faudrait davantage de sanctions contre les différents acteurs qui cherchent à attiser le conflit. Ceci comprend l’Iran, qui finance différents groupes terroristes et souhaite ouvertement l’éradication de l’État d’Israël. Mais nous croyons que plusieurs acteurs israéliens doivent aussi être sanctionnés, comme les colons extrémistes qui s’en prennent aux civils en Cisjordanie ou encore les ministres israéliens d’extrême droite qui exhortent l’armée israélienne à commettre des crimes de guerre et souhaitent ouvertement l’expulsion des Palestiniens. Le gouvernement canadien a bel et bien pris des sanctions contre plusieurs individus israéliens, mais nous pensons qu’il faut en faire davantage et viser les ministres d’extrême-droite. De plus, le Canada a le pouvoir de lutter contre la colonisation de la Cisjordanie en spécifiant dans l’accord de libre-échange Canada-Israël que l’accord ne s’applique pas aux colonies juives – illégales en vertu du droit international. Le Parti libéral du Canada et le Parti Conservateur s’opposent encore à cette mesure pourtant cohérente avec la position officielle du Canada depuis des décennies. Afin de signifier clairement que le gouvernement canadien n’acceptera jamais l’expulsion des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, nous croyons que le gouvernement fédéral doit reconnaître unilatéralement l’État palestinien – comme l’ont fait de nombreux autres pays – et faire pression sur le gouvernement israélien pour en arriver à une solution à deux États.

Nous sommes aussi préoccupés par l’explosion de la violence et du racisme contre les Juifs et contre les Palestiniens ici au Canada. Nous dénonçons fermement les attaques contre les synagogues et hôpitaux juifs. Toute personne devrait se sentir en sécurité ici au Québec et au Canada.

10- Répondre aux demandes de l’Assemblée des Premières Nations en mettant en place rapidement des mesures autour des 4 domaines clés identifiés dans leur rapport "La prospérité pour tous"  ? Oui ou non ? 

Réponse : Oui. Le Bloc Québécois a démontré à de très nombreuses reprises qu’il est un allié des peuples autochtones. À la base de notre engagement, il y a la conviction que les relations avec les peuples autochtones doivent s’articuler sur la base d’une relation de nation à nations. Par conséquence, dans le respect des droits inhérents à l’autodétermination des peuples autochtones, nous travaillerons afin de nous assurer que le gouvernement fédéral se porte garant de ses obligations de s’engager dans une dynamique de réconciliation et de croissance inclusive.

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Élections fédérales 2025 - Les engagements de Simon Bérubé (Bloc québécois)