(La rédaction) Le Bureau d’animation et information logement (BAIL) et le Comité logement d’aide de Québec ouest (CLAQO) se sont rassemblés le 1er juin dernier, à Québec, devant les bureaux du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), afin de dispenser un cours de rattrapage sur les enjeux de logement à la ministre Andrée Laforest et au premier ministre François Legault. « Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) est en situation d’échec actuellement. Son incompétence face aux problèmes rencontrés par les locataires est frappante », a constaté Nicole Dionne, coordonnatrice au BAIL.

Alors que les bourdes en matière de logement ne cessent de s’accumuler dans les déclara- tions des deux élu·e·s caquistes, le BAIL et le CLAQO ont cru bon de leur faire la leçon, car, visiblement, ils n’ont pas les compétences nécessaires pour passer à travers l’actuelle crise du logement.

Le logement en crise

Bien que le gouvernement de la CAQ s’acharne à le nier, les locataires du Québec font face à une crise du logement. Dans plusieurs régions, les taux d’inoccupation diminuent rapidement, les loyers explosent et un nombre croissant de locataires subissent les tactiques malveillantes de propriétaires qui cherchent à les expulser pour relouer les logements plus cher.

La région de Québec n’est pas en reste. Selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le coût des logements locatifs y a, en moyenne, augmenté de 4,53 % en 2020, la hausse enregistrée la plus importante depuis 2004.

Par ailleurs, les groupes mobilisés lors de ce rassemblement déplorent une hausse mar- quée des stratagèmes malveillants utilisés par des propriétaires immobiliers qui visent à obtenir le départ des locataires en place afin d’augmenter substantiellement le loyer. Les demandes des locataires liées à des atteintes au parc locatif et au droit au maintien dans les lieux (réno-évictions, reprises de logement, évictions pour agrandissement, subdivision ou changement d’affectation) ont été multipliées par sept cette année en comparaison à la situation qui prévalait il y a deux ans.

Enfin, il faut également noter une augmentation importante du nombre de locataires qui utilisent le service d’aide à la recherche de logement mis en place par la Ville de Québec et l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ). En date du 28 mai 2021, déjà 191 demandes ont été traitées par l’OMHQ. L’an dernier, 273 locataires avaient sollicité ce ser- vice. La hausse est fulgurante en comparaison avec les années 2015 à 2019, lors desquelles l’OMHQ a reçu en moyenne 48 demandes par année.

Des mesures pour contrer la crise

Lors du rassemblement devant les bureaux du MAMH, le BAIL et le CLAQO ont demandé aux élu·e·s caquistes d’agir promptement face à la crise du logement qui sévit actuellement. «Le gouvernement doit rectifier le tir et mettre en place des mesures qui vont stopper la flambée des loyers et qui vont mettre un frein aux visées spéculatrices des propriétaires immobiliers. Il doit absolument instaurer un contrôle obligatoire des loyers», a conclu Ni- colas Villamarin Bonilla, organisateur communautaire au CLAQO.

 

Crise du logement : un échec lamentable du gouvernement de la CAQ