Par le conseil d’administration de la coopérative 7e ciel

Photo : Ève Méquignon

La naissance de la coop

L’édifice de la coopérative du 7e ciel appartenait aux Soeurs du Bon-Pasteur qui ont reçu, en 1974, un avis d’expropriation du gouvernement québécois qui visait à installer un nouveau palais de justice sur le site du couvent. Entre temps, des parents s’organisent et concluent une entente avec les religieuses pour installer une garderie au rez-de-chaussée de l’édifice. Recevant eux aussi un avis d’expulsion en 1975, les parents membres de cette garderie coopérative refusent de s’y soumettre et engagent une lutte avec l’État. Des citoyens et ci- toyennes veulent préserver le patrimoine culturel et religieux que représente ce complexe.

Après avoir travaillé à la mise sur pied d’un centre communautaire, les citoyens et ci- toyennes reformulent le projet en coopérative à vocation familiale. La première rencontre de réalisation du projet a lieu le 7 octobre 1981 et regroupe une centaine de personnes. C’est à l’hiver 1982 que les membres fondateurs se dotent d’une Charte, d’une régie interne et de critères pour la sélection des membres et la priorité d’entrée dans les logements. C’est le 1er mars 1984 que la coopérative prend officiellement possession de ses 32 appartements*

Ses caractéristiques

Notre coopérative est caractérisée par sa très grande diversité socioéconomique. On y trouve plusieurs familles, des couples et des personnes seules de toutes les générations. Elle se démarque par son très grand esprit communautaire et d’entraide. Par le partage d’une grande cour et la proximité des autres coopératives d’habitation du Bon-Pasteur, il est très facile d’y lier des liens d’amitié et de retrouver une vie sociale active et ce, tant pour les adultes que les enfants. De plus, cet espace central de verdure est très apprécié dans un quartier où le verdissement se fait de plus en plus rare. D’autant plus que la coopé- rative se trouve dans un secteur « à l’écart » du reste du quartier.

Forces et défis des coopératives d’habitation

Les coopératives d’habitation sont primordiales pour maintenir une belle diversité socioé- conomique dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. Elles sont un facteur de lutte à la gentri- fication et donnent une dimension humaine à notre quartier du centre-ville. Par ailleurs, elles contribuent à maintenir l’offre locative, malgré les bouleversements créés par les phénomènes de la transformation des appartements en condos et des plateformes en ligne de location à court terme destinées aux touristes.

Mais des enjeux demeurent. Le retrait du gouvernement fédéral avec la fin de la convention de la coopérative en mars 2016 a fait mal. Le désengagement tranquille de l’État pour les logements sociaux et l’accès au logement pour les personnes dans le besoin demeure un énorme enjeu pour nos résidents et résidentes. Les coopératives d’habitation sont de plus en plus laissées à elles-mêmes. Certes, il s’agit d’une bonne nouvelle en ce qui concerne notre autonomie démocratique, mais les coûts associés à l’entretien des édifices, souvent vieillissants, montent en flèche. Sans aide des gouvernements, il devient alors difficile de maintenir les prix de location bas et, ainsi, préserver la diversité socioéconomique qui ca- ractérise nos coopératives. Des programmes doivent donc être créés pour maintenir les familles et personnes à faibles revenus dans nos coopératives.

*Pour plus d’informations:

https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/quartiers/saint_jean_...

https://histoireurbaine.wordpress.com/2016/02/18/le-couvent-des-soeurs-d...

Portrait de coop : la vie au 7e Ciel