Par Marie-Ève Duchesne

Photo : Nicolas Villamarin

À la veille de la mise à jour économique du gouvernement Legault, le 11 novembre dernier, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) et le Comité logement d’aide de Québec ouest (CLAQO) ont mené une action symbolique afin d’obtenir de Québec un vaste chantier de logement social.

C’est en obstruant symboliquement, avec des ballons, une partie de l’entrée des personnes députées à l’Assemblée nationale que les groupes organisateurs de l’action ont voulu dé- montrer l’urgence d’agir pour le droit au logement.

« Dans un contexte où le gouvernement Legault n’a cessé de répéter dans les derniers mois qu’il fallait « rester chez soi », l’importance du logement n’est plus à démontrer. Le gouvernement a une responsabilité et ne doit pas péter notre balloune. La situation des locataires est loin de ressembler à une fête et l’inaction du gouvernement empêche plusieurs ménages mal-logés d’avoir accès à un logement décent, d’où notre action de restreindre symboliquement l’accès à l’Assemblée nationale ce matin », a expliqué Vincent Baillargeon du Compop, porte-parole pour cette action.

Le Compop et le CLAQO souhaitaient que la mise à jour économique, prévue le jeudi 12 novembre, réponde aux besoins des locataires, qui sont durement frappés par la crise du logement et la crise sanitaire.

Le Compop a sonné l’alarme à de nombreuses reprises au cours de la dernière année sur les enjeux vécus par les locataires de son quartier, situés dans la Haute-Ville de Québec. Effectivement, dans ce secteur, le taux d’inoccupation s’établie à 1,7% et le loyer moyen s’élève à 1065$ par mois pour un quatre et demie. Même son de cloche du côté du CLAQO, qui dessert principalement le secteur de Sainte-Foy-Sillery. Comme l’indique Nicolas Villamarin Bonilla, organisateur communautaire dans cet orga- nisme: « À Sainte-Foy-Sillery, plusieurs ménages locataires se trouvent en grande difficulté, parce que leur loyer accapare une part trop importante de leur budget. 37,4% des 14650 ménages locataires de notre secteur consacrent plus de la norme de 30% de leur revenu pour se loger. Pire, 16% dédient plus de la moitié de leur revenu pour se loger et, parmi eux, 1120 sont dans une situation extrême, leur loyer représentant 80% ou plus de leur revenu. » Rappelons que le gouvernement Legault n’a pas annoncé de financement pour de nouveaux logements sociaux depuis le début de son mandat et que la Ville de Québec aura besoin de nouvelles unités de logement social dans les prochains mois pour répondre à ses engagements.

Cette action s’inscrivait dans le cadre d’une campagne du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), visant à obtenir un vaste chantier de 50 000 logements sociaux en cinq ans. Plusieurs membres du FRAPRU avaient participé à une action d’affichage un peu partout au Québec lors de cette même semaine.

Une mise à jour économique décevante

Malgré les actions de pression effectuées par les membres du FRAPRU, la mise à jour économique présentée par le gouvernement Legault le 12 novembre dernier n’a annoncé aucune nouvelle somme pour le logement social. Une annonce plus que décevante pour les organisations mobilisées pour le droit au logement.

 

Mise à jour économique pour du logement social : Legault, pète pas notre balloune !