Par Pascaline Lamare

Rues « partagées », rues « festives », rues piétonnes les fins de semaines : cet été, la Ville a mis en place plusieurs initiatives pour que les résidentes et résidents puissent profiter de leur environnement urbain.

Rues partagées : le panneau ne fait pas la rue

Cela fait des années que le Comité populaire réclame que l’on mette en place des mesures d’atté- nuation de la vitesse des rues partagées, et c’est une pandémie qui aura fait réaliser à la Ville que ce n’était pas si compliqué que cela, finalement. Saluons l’initiative, même si c’est loin d’être parfait !

Le programme de la Ville s’appuyait sur des initiatives citoyennes. Québec a ainsi reçu 300 demandes de citoyens et citoyennes qui voulaient que la vitesse sur leur artère soit limitée à 20km/h. La Ville en a choisi 30 qui ont été partagées jusqu’à mi-octobre. Proposées et appuyées par des citoyennes et citoyens du Faubourg, quatre rues du quartier ont été déclarées rues partagées cet été, dont certaines faisaient déjà l’objet de réflexions de la part du Compop, comme la rue Saint-Gabriel et la rue des Zouaves, ainsi que les rues Deligny et Richelieu.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et l’interprétation locale du concept de rue partagée semble avoir pris le concept à l’envers. En exigeant que les rues aient un faible débit de circulation, qu’elles offrent une visibilité importante et qu’elles ne représentent pas d’enjeux de sécurité des lieux, la Ville ne semblait pas tant vouloir répondre à des problèmes d’aménagement urbain et de sécurité pour tous les usagers et usa- gères de la route, mais bien faire une opération de communication en installant des panneaux temporaires dans certaines rues. Car il n’était pas question de procéder à des aménagements plus importants, ce qui aurait, de toute façon, été impossible en raison de la rapidité des annonces.

De fait, bien que la vitesse ait été réduite (pour peu que les automobilistes aient vu et choisi de respecter le panneau), celles et ceux qui ont osé marcher sur la chaussée de ces rues partagées sont peu nombreuses et nombreux. On peut bien lancer toutes les opérations de communication prônant la courtoisie, le chemin est encore long vers le partage, et ne passera certainement pas par de discrets panneaux à quelques inter- sections. Et à peine commençait-on à s’habituer que l’automne arrivait et que les panneaux de limitation de vitesse étaient retirés. Tant pis pour l’hiver qui nous force pourtant à marcher dans la rue !

Rue festives, lieux de vie pour résidentes et résidents

La Ville de Québec a également mis en place les «rues festives», dont le principe est si simple qu’on se demande vraiment pourquoi elle n’y avait pas pensé avant. Il suffit qu’une personne en fasse la demande pour que la Ville rende, sous certaines conditions et le temps de quelques heures, toute une journée ou une soirée, un morceau de rue piétonne. L’objectif étant de favoriser les rapports entre voisins et voisines, autour d’un barbecue, d’un 5à7, ou tout simplement pour permettre aux enfants de jouer dans la rue. Une partie des rues Richelieu, de la Tourelle et Saint-Olivier ont ainsi été fermées à la circulation et plusieurs résidentes et résidents se sont retrouvés pour passer un bon moment, découvrir son voisinage, ou tout simplement installer sa chaise et regarder la vie qui passe.

Ces deux initiatives devraient normalement être de retour l’été prochain. On peut saluer l’effort, et encou- rager la Ville à pousser encore plus loin le projet pour que les rues du quartier deviennent des lieux de vie, et plus uniquement des voies de transit.

Des rues estivales pleines de vie