Par Fabien Abitbol

Photo extraite du compte YouTube de la Ville

Depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, les instances démocratiques municipales se sont retrouvées au ralenti, chacune à un régime différent. Seules les consultations publiques par Internet sont restées totalement ouvertes. Petit tour d’horizon...

Le conseil municipal s’est mis immédiatement au huis clos. Mais toujours en étant diffusé sur MAtv, sur le site Internet de la Ville et sur sa chaîne YouTube, plus confortable à regarder. La séance du 23 mars 2020, qui suivait l’annonce gouvernementale du 13 mars, s’est donc déroulée sans public, mais aussi sans questions du public. Pour la suivante, celle du 6 avril, un formulaire a été mis en place, permettant de poser par écrit une question à la personne élue de son choix, jusqu’au lundi midi du jour de la réunion publique. Par la suite, à compter du 20 avril, les questions des citoyens et citoyennes ont été transmises à tous les élus, qui ont pu ainsi préparer leurs réponses. Les questions, toutefois, étaient annoncées comme tirées au sort, et les personnes n’ayant pas leur réponse au cours de la séance devaient la recevoir par courriel.

Le 6 avril, premier embouteillage : environ 45 questions, portant majoritairement sur les nombreuses préoccupations directement liées à la crise. Une seule période de questions avait été programmée à l'ordre du jour, les élues ne s’attendant peut-être pas à un tel succès, et, le règlement étant ce qu’il est, l’ordre du jour n’a pas été modifié en cours de séance. Le 20 avril, environ cent questions avaient été posées par les citoyens et citoyennes. Beaucoup de celles qui ont été prises en séance portaient sur l’opportunité du tramway, ou sur l’opportunité du tramway en temps de crise, ou sur le bien-fondé d’un troisième lien afin que les automobilistes puissent se sentir en sécurité. Rien de tel pour que le maire Labeaume parle d’une opération politique venue tout droit de l’opposition. Le 4 mai, le nombre de questions avait encore doublé, frôlant les deux cents.

L’équipe Labeaume n’a toutefois pas voulu étudier l’idée qu’à l’avenir, une fois que le conseil municipal se réunira dans des conditions plus normales, des questions puissent être envoyées par écrit. Ça semblait pourtant une bonne idée, entre autres pour permettre aux personnes résidant trop loin, ayant des enfants ou travaillant à horaires décalés de participer à leur façon à la vie démocratique. Et accessoirement, d’éviter l’hiver les trottoirs encombrés de neige ou fort glissants des quartiers centraux .

Concernant les conseils d’arrondissement, ils se tiennent évidemment sans public, mais aussi hélas sans questions. Pour assister assez souvent à celui de La Cité- Limoilou, le nombre de personnes sur les sièges du public est très fluctuant et le nombre de questions tout aussi variable. La seule possibilité de se tenir informé est donc d’écouter l’enregistrement sonore de la séance, une fois qu’il est mis en ligne. Fastidieux et pas évident lorsque l’on n’est pas habitué à déchiffrer un ordre du jour.

Si la tendance se maintient ...

Les conseils de quartier ont été mis en veilleuse dès le début de l’état d’urgence sanitaire. Les assemblées générales, qui doivent se tenir dans les 120 jours après la clôture de l’exercice financier, se tiennent donc habituellement en avril. Exceptionnellement en 2020, la date a été repoussée jusqu’en octobre 2020 et les mandats des administrateurs et administratrices qui arrivaient à échéance en avril 2020 se poursuivent jusqu’à la prochaine assemblée générale de chaque conseil de quartier.

Le conseil municipal du 6 avril, dans la décision qui repoussait les assemblées générales des conseils de quartier, permettait aussi des rencontres à huis clos et/ou des rencontres virtuelles. À la mi-mai, certains conseils d’administration de conseils de quartier s’étaient réunis virtuellement sur des aspects techniques, mais la Ville n’avait pas encore finalisé les possibilités qui leur seraient offertes. Toutefois, sur le site de la Ville, des dates étaient annoncées, avec la mention «à confirmer», comme pour le Conseil de quartier de Saint- Jean-Baptiste annoncé pour le mardi 2 juin.

 

Une démocratie locale au ralenti