(La rédaction) Le 1er mai dernier, la Ville de Québec a annoncé l’adoption d’une mesure de contrôle intérimaire afin de préserver le parc de maisons de chambres et de pension sur son territoire. Elle veut ainsi limiter la réalisation de projets contraires aux orientations souhaitées, le temps qu’elle mette en place une stratégie assurant la pérennité et le développement du parc de maisons de chambres et de pension. Au cours des dernières années, des maisons de chambres et de pension ont été remplacées par d’autres usages, réduisant ainsi le nombre de chambres disponibles pour une population qui éprouve des difficultés à se loger décemment. Le règlement de contrôle intérimaire (RCI) vise à interdire la transformation d’une maison de chambres et de pension en un autre usage. Le Bureau d’animation et information logement (BAIL) accueille favorablement la mise en place de la mesure de contrôle intérimaire annoncée par la Ville de Québec afin de préserver le parc de maisons de chambres. Ces derniers mois, le BAIL a dénoncé publiquement à de nombreuses occasions la fermeture de maisons de chambres à Québec et l’éviction de plusieurs dizaines de chambreurs et chambreuses. Le cas le plus récent est survenu en pleine crise de la COVID-19, alors qu’un propriétaire, ayant tout juste acquis un immeuble situé dans le quartier Saint-Roch, a mis un terme au bail de la quinzaine de chambreurs qui y demeuraient. «Ces derniers temps, à Québec, on a vu plusieurs spéculateurs immobiliers procéder à des réno-évictions dans des maisons de chambres. Ils achètent des immeubles, évincent par toutes sortes de moyens les chambreuses et les chambreurs et changent ensuite l’usage résidentiel », rappelle Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL. Les maisons de chambres ont un rôle important à jouer dans l’offre résidentielle, entre autres pour prévenir et réduire l’itinérance. Pour de nombreuses personnes, il s’agit du dernier rempart avant la rue. « En raison d’un strict calcul comptable visant à augmenter les profits immobiliers, la stabilité résidentielle de plusieurs personnes à haut risque d’itinérance a été sacrifiée », clame monsieur Carmichael. « On voit donc d’un bon œil la mise en place de règles qui empêcheront les fermetures de maisons de chambres ». Le BAIL demande à la Ville de Québec de rendre permanente la mesure de contrôle intérimaire annoncée. Le groupe de défense de droits des locataires souhaite que la future stratégie municipale annoncée dans le projet de Vision de l’habitation préserve le parc actuel de maisons de chambres en empêchant les transformations en un autre usage. De son côté, la Ville de Québec prévoit entamer une réflexion. L’administration souhaite tout d’abord dresser un portrait du parc des maisons de chambres et de pension sur son territoire, en plus d’identifier les principaux enjeux associés. Par la suite, plusieurs actions sont envisagées afin de préserver le parc existant : mettre en œuvre une stratégie visant à limiter la conversion des maisons de chambres et de pension ; financer la rénovation et la construction par l’entremise du programme AccèsLogisQuébec ; instaurer un contrôle plus ferme quant à la protection et à l’amélioration du parc de maisons de chambres et de pension ; réviser la réglementation applicable.

Mesure de contrôle intérimaire pour préserver les maisons de chambres à québec : enfin !!!