Par Marie-Ève Duchesne Vous l’aurez rapidement compris : la seule chose qui bouge sur le site de l’ancienne boucherie Bégin, située au 500, rue Saint-Jean, c’est le niveau de détérioration de l’immeuble que l’on peut voir, mais aussi sentir, en s’y aventurant tout près. Topo sur une plaie du quartier qui n’en finit plus de soulever l’indignation depuis la fermeture officielle en octobre 2012. Automne 2017. C’est à la rentrée l’année dernière que l’on apprend que l’ancienne boucherie a changé de propriétaire. C’est maintenant la firme d’ingénierie Genius qui reprend le flambeau, souhaitant y construire une dizaine de condos, tout en gardant un espace commercial au rez-de-chaussée. Rencontrée par le Comité populaire, la firme se veut rassurante : les demandes de permis de démolition et de construction vont bon train, si tout va bien l’édifice sera démoli avant l’hiver. Le représentant de la firme, M. Jean-Michel Munger, ferme toutefois la porte au projet déposé par le Compop en juin 2017 : celui d’exproprier l’édifice en vue de permettre la construction d’une coopérative d’habitation. Hiver 2017. Suite à des demandes de modification du zonage, le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste organise une consultation publique le 13 décembre 2017. Tout ne va pas bon train dans le joyeux monde des demandes de permis. M. Munger affirmait alors, en consultation, qu’il espérait pouvoir entamer le désamiantage et la démolition en mars 2018. Le conseil de quartier avait alors décidé d’accorder les demandes de dérogation mineures au zonage pour le projet, et ce, pour une durée de cinq ans. La Ville a validé les propositions du conseil de quartier le 15 février 2018. Maintenant. Depuis la dernière édition de L’Infobourg, aucun changement sur ce projet controversé. Bien que l’on puisse lire certaines affirmations sur les réseaux sociaux à l’effet que le projet a « le vent dans les voiles », il n’en est rien. Toujours en date du 18 octobre 2018, il n’y a que deux unités qui sont officiellement vendues et une autre est réservée. Rien n’a donc bougé du côté des ventes depuis plusieurs mois. Comme nous le disions dans la dernière édition, s’il faut un nombre minimal de ventes pour commencer les travaux, les premières briques ne sont pas près de bouger. À moins qu’elles ne s’effondrent... Advenant ce scénario, on pourra peut-être assister à une montée de lait du maire qui mettra le blâme sur le propriétaire actuel. Le propriétaire actuel répondra alors que la Ville lui met des bâtons dans les roues pour obtenir ses permis. Le maire reviendra à la charge, à coups de « proprios délinquants », stipulant que tout est en règle du côté des permis. Attendez... Ça ne vous rappelle pas comme un sentiment de déjà-vu ?

Ça bouge à l'ancienne boucherie Bégin