Par Valentin Pages

Le 26 septembre dernier, le huitième Dossier noir sur le logement et la pauvreté a été publié par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Celui-ci dresse un portrait du logement au Québec qui fait peur pour la suite des choses.

Les chiffres du Dossier noir sont tous basés sur les données de 2021. Or, qu’y a-t-il en 2021? La pandémie et ses aides gouvernementales... Le FRAPRU annonce donc en préambule que les chiffres de son dossier noir sont tronqués par l’augmentation des revenus par des aides gouvernementales (PCU, PCUE, etc.). Il met ainsi en lumière une dégradation importante de la situation depuis la fin de ces aides.

Quelques chiffres pour illustrer cette situation

Le FRAPRU utilise le nombre de foyers ayant des besoins impérieux de logement pour illustrer ses propos. Ce chiffre pointe le nombre de personnes qui dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour du logement, sans qu’il y ait la possibilité de trouver moins cher dans leur communauté. Il inclut aussi les personnes ayant un logement inadéquat ou trop petit. Dans Saint-Jean Baptiste, il y a 400 ménages dans cette situation, soit environ 9 % des ménages du quartier. De surcroît, 1 300 ménages paient plus de 30 % de leur loyer, soit environ 28 % des ménages locataires du quartier. Il faut aussi rappeler que, dans la Ville, le loyer moyen pour un appartement d’une grandeur de 2 1⁄2 et plus passe la barre des 1000 $.

Les personnes à faible et modeste revenus, toujours les plus touchées

Les enfants, les femmes victimes de violences conjugales, les minorités visibles, les personnes en situation de pauvreté, les personnes en situation d’itinérance et bien d’autres... Ces personnes ressentent encore plus les effets de la crise du logement pour le FRAPRU, dès lors que le nombre de logements disponibles diminue et les prix augmentent. De plus, les logements ayant des loyers bas sont encore moins disponibles que les autres. Tout cela vient exacerber une situation où les personnes en situation de précarité sont déjà dans des conditions très difficiles.

Comment sortir de cette crise?

Le FRAPRU rappelle qu’il faut que l’offre de logement social augmente drastiquement si l’on veut que la crise du logement se résorbe. Pourtant, le gouvernement actuel va à l’encontre de cela, puisque la part du logement social dans le marché a diminué. En effet, le nombre de logements sociaux par rapport au total du nombre de logements est devenu moins important. Cela représente une inquiétude majeure pour l’avenir du parc locatif, d’autant plus avec un gouvernement qui prône le logement privé.

Continuer à faire parler de ces enjeux dans la sphère publique est primordial. Il importe plus que jamais de continuer à mettre de la pression sur le gouvernement. Le FRAPRU a d’ailleurs lancé sa campagne le 27 novembre dernier (voir article : France-Élaine Duranceau a choisi son camp).

Pour le Dossier noir complet : https://www.frapru.qc.ca/dossier-noir-2023/

 

Un portrait désolant du logement