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Par Anne-Sophie Trottier
Le 17 décembre dernier, les membres de la Coalition pour le droit de manifester se sont présenté·e·s au conseil de ville de Québec. L’objectif était de remettre à l’administration Marchand une lettre ouverte, co-signée par plus d’une trentaine d’organismes, demandant le retrait immédiat de l’écusson Thin blue line de l’uniforme des policiers. Dans notre précédente édition de L’Infobourg, un article* résumait l’histoire polémique de cet écusson raciste et de comment et pourquoi il est associé à l’extrême-droite.
Afin de faire connaître ses demandes à la Ville et de dénoncer l’inaction de celle-ci dans ce dossier, la Coalition a aussi remis un calendrier de l’année 2025, où pour chaque mois de l’année se retrouve une photo d’un·e policier·e différent·e portant le symbole. Ce calendrier montre bien à quel point la problématique est étendue ; en guise de couverture, on retrouve la photo de bannière du site de la Ville de Québec, où deux policières arborent fièrement la Thin blue line**. Une autre photo du calendrier montre Marie-Josée Asselin, responsable de la police pour Québec Forte et Fière, posant tout sourire en compagnie d’un policier arborant l’écusson (voir photo). Ces images, circulant sur des sites publics, nuisent à la réputation de la ville de Québec, déjà entachée par de nombreux crimes haineux. Elles alimentent le sentiment de vulnérabilité des citoyen·ne·s racisé·e·s, qui doivent faire face à un corps policier ouvertement raciste. Cette idéologie est cautionnée par la complaisance de la Ville de Québec. Dans un contexte où la confiance en les institutions est fragile, il est inacceptable de laisser cette situation perdurer.
Durant la séance de questions, le maire a été questionné à ce sujet : « On a un service policier duquel on est très fiers, qui travaille en constante amélioration avec les meilleures pratiques au Québec, pour s’assurer de l’inclusion de tous et la sécurité de tous. C’est à ça qu’on travaille. [...] Je suis toujours surpris de voir des gens qui sont convaincus qu’on a les pires policiers du monde. Je suis étonné de voir un jugement de valeur qui est sans nuance, et qui nous dit que notre service de police est dans les pires, et que y’a systématiquement du profilage racial. C’est pas le cas », continue-t-il. Pourtant, un récent article paru au Globe and Mail*** démontre l’existence du profilage racial au SPVQ. Aucune mesure n’est actuellement prise pour enrayer cette problématique.
Devant un refus aussi limpide de s’attaquer à la racine du problème, la Coalition a réagi en transformant sa lettre ouverte en pétition. Au moment d’écrire ces lignes, celle-ci a déjà recueilli plus de 700 signatures, et il est toujours possible de la signer. Devant cette importante mobilisation citoyenne et l’ampleur du problème, le maire ne pourra pas se permettre encore longtemps de rester les bras croisés.
* Fabienne Pion, « Thin blue line : un symbole problématique chez le corps policier », L’Infobourg, vol. 26, no 5, décembre 2024, p. 11.
** Pour voir le site web de la Ville de Québec : https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/police/ organisation/decouvrir-spvq/
*** Frédérik-Xavier Plante, « Black and Arab people overrepresented in Quebec City police stops, data show », The Globe and Mail, 8 novembre 2024, https://bit.ly/4eAhEUm