Par Vincent Baillargeon

Photo : Anthony Cadoret

Les crises du logement vécues par les locataires s’enracinent dramatiquement et les mesures structurantes pour en sortir se font attendre. Selon les données sur les coûts de logement des derniers recensements, ce sont 116 000 logements locatifs abordables au loyer inférieur à 750 $ qui ont été perdus au Québec de 2016 à 2021, dont près de 16 000 à Québec.

Les plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) confirment que la situation du marché locatif se détériore rapidement à Québec et au Québec. Le taux d’inoccupation à l’échelle de la province, de 1,7 %, est à son plus bas depuis 2004. Pour sa part, le taux d’inoccupation dans la grande région de Québec se situait à 1,5 % en octobre 2022, soit le plus bas niveau depuis 2010. Les logements dont le loyer est de moins de 1000 $ par mois sont encore plus rares avec un taux d’inoccupation de moins de 1 %. Pour l’agglomération de Québec, le loyer moyen des logements libres explose et se situe maintenant à 1313$/mois.

Selon le FRAPRU, seul le secteur sans but lucratif peut contribuer à l’augmentation pérenne du parc de logements réellement abordables. Alors que plus de 38 000 ménages sont en attente d’une habitation à loyer modique et que plusieurs milliers d’autres espèrent une place en coopérative et OSBL d’habitation, les 5152 logements sociaux construits les quatre dernières années s’avèrent large- ment insuffisants. « Pire, aucune unité n’est actuellement disponible dans un programme gouvernemental québécois pour soutenir la construction de nouveaux logements sociaux, comme AccèsLogis. Cela ralentit et complexifie le développement de nouveaux projets », dénonce Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Malheureusement, très peu de voix se font entendre en ce moment pour dénoncer la situation de la crise du logement, notamment chez les élu·e·s caquistes de la Capitale-Nationale avec en tête Jonatan Julien, ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale. Pour le Comité populaire Saint-Jean Baptiste, il est de la responsabilité de Jonatan Julien de s’assurer que son gouvernement finance en grand nombre les unités de logement social dont les ménages mal-logés ont grandement besoin. Il le doit aux 15 365 ménages de la ville de Québec qui doivent composer avec un logement trop petit, insalubre ou trop cher et qui en arrachent. Selon le FRAPRU et ses groupes, la Ville de Québec a besoin d’une minimum de 4270 nouveaux logements sociaux en 5 ans pour répondre aux besoins les plus pressants des mal-logé·e·s.

Sortir de la crise du logement doit être une priorité