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ENSEMBLE, POUR CONSTRUIRE UN RAPPORT DE FORCE FACE AUX INÉGALITÉS SOCIALES
Par le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN)
Photo : Émilie B.Meunier
Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a rassemblé plus de 250 féministes dans le cadre du colloque féministe qui s’est tenu les 19 et 20 octobre 2022. À travers des ateliers, des panels, des œuvres artistiques et un cabaret artistique et politique, le colloque a été l’occasion de nous nourrir et nous mobiliser pour construire un mouvement féministe fort, de nous allier avec d’autres mouvements sociaux pour construire un rapport de force. Le colloque a été clôturé par une marche en pleine heure de pointe sur le boulevard Laurier pour dénoncer et sensibiliser la population aux systèmes d’oppression en place, à la montée de la droite, à la perte des droits des femmes comme à celui de l’avortement, mais aussi et surtout à la dégradation des droits et des conditions de vie des femmes pendant la pandémie.
Après deux jours à échanger et débattre sur les enjeux de santé, de violences, de pauvreté et sur la crise écologique, les militantes avaient soif de partager leurs analyses – et leur colère. Leur colère contre le capitalisme qui crée tant d’inégalités entre les hommes et les femmes et entre les femmes elles-mêmes. Les inégalités persistantes vécues par les femmes trouvent leurs causes dans le patriarcat, le capitalisme, le colonialisme et le racisme, systèmes d’oppressions qui se nourrissent de ces inégalités et qui les maintiennent en place. Face à des systèmes qui exploitent et discriminent, responsables de la crise écologique et de la crise sociale qui traverse le monde et le Québec, les féministes de tous horizons doivent faire front commun. Face à des gouvernements qui hésitent à légiférer en défaveur des entreprises hautement polluantes, face à des gouvernements qui ne reconnaissent pas le travail féminin à sa juste valeur, face à des gouvernements qui ne reconnaissent pas le racisme systémique, nous sommes en colère.
Tant que le profit et l’argent dirigeront nos gouvernements, nous ne pourrons éviter la catastrophe climatique et sociale. Les inégalités sociales continueront de se creuser et ce sont les personnes les plus vulnérables, les plus pauvres, les personnes racisées, les personnes âgées, les enfants, les femmes qui continueront d’être frappées de plein fouet. Or, c’est assez de négliger la santé, de laisser pour compte les bénéficiaires de l’aide sociale et les travailleuses précaires, de dire qu’on ne peut plus faire face aux féminicides, de se fermer les yeux devant des données probantes. Au lendemain des élections provinciales, les militantes ont envoyé un message clair au gouvernement Legault : nous sommes là – et on ne vous lâchera pas!
Les féministes étaient présentes dans la rue le 20 octobre. Bannières ou instruments à la main, elles ont chanté, crié, dansé de sorte que les automobilistes et marcheur·se·s de Sainte-Foy les voient et les entendent exiger une société juste, inclusive, verte et féministe.