Par Alex Saulnier

Photo:  Source – Association québécoise pour la prévention du suicide (AQPS)

Du 31 janvier au 6 février 2021 se déroulait la 31e Semaine nationale de prévention du suicide sous le thème « Parler du suicide sauve des vies ».

L’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Bureau du coroner ont dévoilé les plus récentes données disponibles sur la mortalité par suicide (2018). Bien que la mortalité par suicide soit en légère baisse par rapport à l’année 2017, les données indiquent que 1054 suicides ont eu lieu en 2018, comparativement à 1058 en 2017 – soit quatre suicides en moins. Selon l’analyse, il est remarqué que le taux de mortalité par suicide suit une tendance, soit celle de se stabiliser au fil des ans. Enfin, ce sont chez les personnes de 50-64 ans qu’on observe les taux les plus prononcés, tant chez les hommes que chez les femmes.

L’impact de la pandémie de la COVID-19

Depuis le début de la pandémie, il a beaucoup été question de santé mentale: solitude, isolement, anxiété, stress, télétravail et accommodements familiaux, ainsi que difficulté d’accès aux soins en santé mentale dans le système de santé québécois... Le confinement a certes eu des impacts majeurs sur le mode de vie et le fonctionnement des personnes fortement atteintes par les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement, mais les 85 coroners dispersés dans toutes les régions du Québec n’observent aucune hausse des suicides en 2020. Pour eux, cela s’explique par l’appel massif de la population à se tourner vers des ressources d’aide et à espérer une fin éventuelle de la pandémie, ce qui a « certainement contribué à adoucir les facteurs de risques », affirme le directeur général de l’AQPS, Jérôme Gaudrault.

Le vif du sujet : qu’est-ce que le suicide ?

Pourquoi l’aborder de front ? Parce que comme l’exprime le thème de la campagne, il faut parler du suicide pour sauver des vies. Sujet tabou, parfois évité, d’autres fois jugé, il est maintenant temps d’ouvrir la valve et de discuter de ce qu’est le suicide. Selon la définition sommaire de l’AQPS, le suicide est l’acte de s’enlever la vie volontairement, et il ne peut

s’expliquer que par une seule cause. Le phénomène est plutôt le résultat d’un ensemble multifactoriel et de différents facteurs de vulnérabilité. Les personnes qui se suicident vivent une douleur intolérable et insurmontable, et elles ont l’impression que leur état est permanent. C’est sur cette perception d’impuissance que nous pouvons agir, aujourd’hui et maintenant. Alors parlons-en. Défaisons les mythes. Accueillons les confidences. Normalisons et accueillons les idéations suicidaires – signes précurseurs du passage à l’acte – afin d’en parler ouvertement. Vous n’êtes pas outillé.e, ou vous vous sentez désemparé.e face à un.e proche qui vous parle de suicide ? De l’aide existe. Pour elle, pour vous. Il faut aussi souligner que certains groupes sont plus vulnérables au suicide. Pensons notamment aux personnes souffrant de trouble de santé mentale, d’un trouble de dépendance, des hommes en situation de vulnérabilité et des jeunes en centre jeunesse.

Que faire si je ne vais pas bien ? Que faire si un.e proche ne va pas bien ?

En parler. En parler. Et en parler.

A bordez de front la question du suicide. Ne restez pas seul.e.s. Identifiez une personne en qui vous avez confiance, appelez les lignes de référence de prévention du suicide ou contactez un centre de crise pour être accompagné.e dans les difficultés que vous traversez. Une personne saura vous guider vers une autre solution. Parce que le suicide ne devrait jamais en être une. Aussi, rappelez-vous que les personnes suicidaires nécessitent un espace pour parler de leur idéations suicidaires sans prendre le risque d’être hospitalisées, de rentrer dans un processus d’institutionnalisation ou d’être accusées d’être manipulatrices ou en manque d’attention. Ce sont des approches et des préjugés dont il faut se défaire, dès maintenant.

Vous ou un proche avez besoin d’aide ?

Téléphone (24/7)

Ligne québécoise de prévention du suicide : 1-866-APPELLE (1-866-277-3553) et leur section Comment parler du suicide en ligne: https://commentparlerdusuicide.com/
Centre de prévention du suicide de Québec: 418-683-0933

Clavardage (24/70 www.suicide.ca

Hébergement, soutien téléphonique et rencontre ponctuelle en personne (24/7) Centre de crise de Québec: 418-688-4240

 

Parler de suicide : Où en sommes-nous rendus ?