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Par Hélène Matte
(Photo: Marc Boutin devant son dessin de l'Église Saint-Coeur-de-Marie, avant sa démolition. Crédit: Hélène Matte)
Pompeusement, le 21 mai dernier, le maire de Québec annonçait qu’il allait utiliser la Loi 31 pour accélérer les mises en chantier partout sur le territoire. 18 projets immobiliers dérogeant des zonages seront autorisés sans possibilité de référendum. L’un de ces projets se situe dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, sur Grande-Allée. Dans l’espace où a odieusement été démoli le patrimoine original de l’église Saint- Coeur-de-Marie, on verra pousser un bâtiment de 20 étages alors que moins de dix sont prescrits.
Est-ce qu’on doit s’alarmer et condamner la hauteur ? Peut-être. Mais les arguments justifiant le geste méritent d’abord qu’on s’y attarde. Parce que l’opinion publique se fait berner ou se berne parfois elle-même, soulignons ici des pistes de réflexions visant à approfondir le débat.
Les tours sont-elles nécessaires à la densification ? Et bien non. « Il existe bien d’autres formes de densité, qui en plus utilisent mieux l’espace public », écrit Bertrand Lemoine (Archiström #94).
Est-ce que la densification empêche l’étalement urbain ? Non. Au contraire, l’immobilier sauvage implique une transformation radicale. L’arrivée massive d’un aménagement et d’une population déconnectée du milieu génèrent plutôt un phénomène de gentrification (de dispersion).
La densification permet-elle de régler la crise du logement ? Pas du tout ! Une étude de l’École nationale de l’administration publique (ENAP), publiée en août 2024, stipule qu’augmenter l’offre de logement ne permet pas de résoudre la crise de l’abordabilité et que les Villes négligent la spéculation dans les enjeux à considérer (Recension et analyse des stratégies et des instruments municipaux favorisant l’abordabilité en habitation, août 2024).
Cependant, l’idée principale que sous-entend la décision du maire est bien pire. Empêcher les référendums pour accélérer les constructions revient à dire que la démocratie citoyenne ralentit le développement et quelle est facultative. Or, la raison d’être intrinsèque de la Ville, et le fondement de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, c’est la citoyenneté. Le maire semble oublier qu’il n’est qu’un élu. Son rôle n’est pas d’être le valet des promoteurs et des spéculateurs carburant au profit. Pour qui se fait le développement ? À qui appartient la ville ?