Par Gabrielle Verret

Le 27 novembre dernier, une centaine de personnes étaient présentes devant le Conseil du trésor (875, Grande Allée Est). Alors que la crise du logement n’épargne pas la capitale du Québec, le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur, le Comité logement d’aide de Québec Ouest, le Comité populaire Saint-Jean- Baptiste et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) se sont rassemblés pour interpeler le gouvernement du Québec sur l’importance de financer le logement social à la hauteur des besoins.

L’appauvrissement des locataires se fait sentir à Québec

Les chiffres du Dossier noir sur le logement et la pauvreté du FRAPRU sont accablants. Dans la Ville de Québec, un ménage sur quatre, soit plus de 31 000 personnes, en 2021, consacrait plus de 30 % de son revenu aux dépenses de logement. Ajoutons que selon le rapport de l’OMHQ, en juin 2022, près de 2 000 ménages étaient sur une liste d’attente pour du logement social.

« C’est une situation catastrophique pour plein de personnes qui peinent à répondre à leurs besoins de base. Ce n’est pas normal d’avoir à choisir entre se loger ou se nourrir. Les personnes en situation précaire, prestataires de l’aide sociale ou de l’assurance chômage, les personnes issues d’une minorité ethnique et/ou visible, les personnes issues de peuples autochtones, les femmes, les aîné·e·s et les personnes qui ont un handicap sont particulièrement mal prises! » s’exclame Marie-Ève Duchesne, permanente au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.

Des annonces insuffisantes

Selon les organismes pour le droit au logement, bien que cet argent représente un pas en avant, le 1,8 milliard (dont 900 millions $ en provenance du gouvernement fédéral), en 5 ans, annoncé par le gouvernement caquiste lors de sa dernière mise à jour économique est insuffisant pour faire obstacle à la pénurie extrême d’appartements locatifs, l’explosion du coût des loyers et l’aggravation de la situation de l’itinérance partout au Québec. « Non seulement il faut en faire plus, mais ces fonds publics doivent servir à construire des logements sociaux uniquement, ce que ne garantit pas le Programme d’habitation abordable Québec, avant tout pensé pour soutenir le secteur privé. Le logement social est la seule formule permettant d’assurer sur le long terme des loyers qui répondent réellement à la capacité de payer des locataires. Le logement dit “abordable” est une notion élastique qui n’offre ni garantie sur le long terme, ni de réponse aux besoins des locataires les plus précaires », explique Véronique Laflamme, porte-parole pour le FRAPRU.

Des mesures concrètes exigées à la CAQ

Les quatre organismes sont unanimes : non seulement
le logement social doit être financé à la hauteur des besoins, mais il doit l’être via un programme pérenne et dédié au logement social. Selon eux, le plan d’action en habitation de la ministre France-Élaine Duranceau, attendu incessamment, et le prochain budget du Québec doivent contenir des annonces en ce sens.

Le FRAPRU et ses groupes membres continueront les pressions sur le gouvernement caquiste jusqu’au prochain budget. L’action de ce matin s’inscrivait d’ailleurs dans le cadre de sa campagne Au front pour le logement social, comprenant des actions dans la plupart des régions du Québec, entre octobre 2023 et janvier 2024.

 

 

Le frapru et les comités logement de la ville de québec se mobilisent devant le conseil du trésor pour demander des logements sociaux