Par Laurent Lévesque
Visuel : Campagne Non au troisième lien
 

Recul sur une sortie dans Saint-Roch

Nous pouvons nous réjouir quelque peu dans le dossier du troisième lien. Le gouvernement Legault, face à la pression populaire, recule avec son projet de sortie autoroutière dans Saint- Roch. Rappelons que cette partie du mégaprojet aurait rajouté une sortie d’autoroute de plus dans le secteur. Celles qui s’y trouvent actuellement sont des vestiges d’un autre mégaprojet du milieu du siècle. Ces structures de béton défigurent déjà le quartier et la ville de Québec. Elles sont la conséquence d’une vision autoroutière de la ville datant des années soixante qui devait se solder par la construction d’un tunnel dans le Cap-Diamant et qui fût finalement abandonnée.

C’est ce genre de projet qui cause maintenant l’indignation des résident·e·s de villes partout dans le monde où les centres-villes ont été défigurés par cet urbanisme basé sur l’automobile. On peut constater que plusieurs villes transforment maintenant ces autoroutes en boulevards urbains ou les enfouissent. Des projets qui coutent des milliards de dollars pour réparer les erreurs du passé.

Ce sont des quartiers entiers qui sont rasés lors de l’érection de ces autoroutes chassant la population vers les périphéries et amplifiant la demande pour la voiture individuelle. Les citoyens de Saint-Roch, déjà aux prises avec une lourde circulation automobile dans leur quartier, ne verront donc pas s’ajouter des milliers de véhicules qui se déverseraient de cette plaie en plein le centre-ville. Cependant, le même problème sera vécu par les résident·e·s de Maizerets, Limoilou et Lairet qui verront la sortie du tunnel déboucher à proximité de leur quartier dans le secteur Expocité. Des secteurs déjà cernés de boulevards et d'autoroutes.

Mépris des ministres et du gouvernement par rapport à l’avis des experts

Les ministres chargés de défendre le projet sont devenus maîtres dans l’art de mépriser l’avis de la communauté scientifique. Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, va même jusqu’à accuser les scientifiques en désaccord avec le projet de mentir à la population tandis que le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoît Charrette, affirme qu’aucune étude environnementale ne le fera changer d’avis sur le dossier. Propos d’autant plus révoltants qu’il s’apprêtait à partir pour la Cop26 à Glasgow. Face à des ministres et un gouvernement qui refusent d’entendre l’avis des experts, la population devra faire entendre son refus face à ce projet de 10 milliards de dollars.

Non au troisième lien !

Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste se joint officiellement à la coalition Non au troisième lien ! composée de groupes environnementaux et communautaires qui s’opposent à la construction du projet. Leur site internet documente son historique et ses conséquences. On y trouve aussi une pétition en ligne*.

*https://www.nonautroisiemelien.quebec/ 

 

 

Le troisième lien : toujours inutile