Par Pascaline Lamare

Photo: Fonds Ville de Québec

Dans le cadre du Printemps Saint-Jean-Baptiste, la Société historique de Québec (SHQ) a proposé depuis le 20 mars 2021 une série d’activités gratuites et grand public, qui s’achève en juin. L’occasion de (re)découvrir l’histoire locale et le patrimoine qui font la particularité de notre quartier, parfois juste au coin de notre rue.

Le Printemps Saint-Jean-Baptiste fait suite au Printemps Saint-Sacrement, organisé entre mars et juin 2019. Cette série d’activités, de conférences, de jeux et de publications qui s’étalent sur toute la durée du printemps a été développée par la SHQ pour mettre à l’honneur l’histoire des quartiers de Québec, en la sortant des murs du Vieux-Québec pour la remettre à l’échelle des résidentes et résidents. « Trop souvent, on a l’impression que Québec est une ville riche en histoire, mais que celle-ci est concentrée dans les murs du Vieux-Québec. Or, c’est loin d’être le cas et le Printemps Saint-Sacrement visait à montrer que ce quartier possède aussi une histoire fort intéressante et un patrimoine qui gagne à être mis en valeur », indique Alex Tremblay-Lamarche, président de la SHQ. Il s’agit également d’attirer « l’attention des citoyen·ne·s sur l’histoire et le patrimoine de ce quartier à l’heure où le sort de sa majestueuse église était plus que jamais incertain », ajoute-t-il.

Des activités variées et grand public

Pandémie oblige, les activités se sont tenues de manière virtuelle. Même si l’on peut regretter cet aspect, ceci a l’avantage de rendre le contenu accessible à de nombreuses personnes, qui peuvent retrouver les conférences sur la page Facebook de la Société historique de Québec et les visionner lorsqu’elles le souhaitent : https://tinyurl.com/PrintempsSJB.

Parmi les conférences offertes, on peut notamment citer celle de l’historien Réjean Lemoine intitulée « La naissance du faubourg Saint-Jean au XVIIIe siècle », de l’historien Do- nald Fyson au sujet de la criminalité et de la justice dans le quartier, un entretien en compagnie d’Alice Guéricolas-Gagné et un entretien avec Jean Dorval sur l’histoire de la famille Dorval (qui est le fondateur de l’actuelle quincaillerie Saint-Jean-Baptiste, à l’angle des rues Sutherland et d’Aiguillon).

A cela s’ajoute une édition spéciale du Québecensia, la revue de la SHQ, que l’on peut se procurer par téléphone, par courriel ou directement au local de la SHQ (6, rue de la Vieille-Université, dans le Vieux-Québec). Il est également en vente dans plusieurs commerces du quartier Saint-Jean- Baptiste. On y retrouve notamment des articles sur l’archi- tecture du quartier, le Patro Saint-Vincent-de-Paul, le cime- tière et l’église Saint-Matthew, la famille Dorval, ainsi que d’autres articles sur les activités commerciales du Faubourg ou encore la criminalité dans le quartier entre 1760 et 1914.

On y retrouve également la carte de l’édition spéciale des Promenades de Jane, qui aurait dû se dérouler les dimanches de mai. L’itinéraire, prévu pour durer 1h30 environ, met en valeur le patrimoine religieux, culturel et commercial du Faubourg, et fait le pont entre le passé et le présent.

Le Printemps Saint-Jean-Baptiste aura également permis de faire connaître un peu plus au public Le Chronoscope, une plateforme qui permet aux citoyen·ne·s de consulter des photos d’archives, de les documenter (catégorie, mot-clé, date, commentaire) et de les géolocaliser. Un outil fascinant pour qui aime les photos anciennes. On peut ainsi se plonger dans un album consacré au quartier Saint-Jean-Baptiste (https://chronoscope.net/albums/19), un autre à la rue Saint-Jean (https://chronoscope.net/albums/123) ou encore un album sur Québec disparu (https://chronoscope.net/albums/57). L’excellente qualité de la numérisation permet de zoomer pour découvrir de nombreux détails.

Convergence d’intérêts locaux

Le printemps Saint-Jean-Baptiste bénéficie de nombreux appuis locaux. Partenaire officiel du printemps, le Conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste a suivi le projet dès son ébauche en 2019. « Ce qui est intéressant, c’est que cela met en lumière plusieurs facettes, plusieurs perspectives historiques d’un quartier, que le Conseil de quartier a à cœur, comme le patrimoine et la valorisation de l’histoire du quartier », explique Mélissa Coulombe-Leduc, prési- dente du Conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste. « Ce sont des préoccupations qui sont dans l’ADN du conseil de quartier depuis sa création en 1993», précise Louis Dumoulin, membre du conseil d’administration du Conseil de quartier, après en avoir été le président plusieurs années durant. « Nous nous sommes impliqués dans la réalisa- tion de la place de l’église, des rénovations du cimetière St-Matthew après la construction du Centre des congrès », explique Louis Dumoulin, qui s’implique également au sein du comité du patrimoine de Saint-Jean-Baptiste.

« L’essence même de notre quartier, c’est cette ambiance qui vient de son histoire. C’est la raison pour laquelle on choisit de venir habiter ici et d’y rester », nous dit-il. « L’histoire locale, c’est comme une table avec des centaines de nappes une par-dessus l’autre; et pour défendre le quartier, il faut connaître son histoire et se la raconter », précise-t-il.

 

Le Printemps Saint-Jean-Baptiste, l’histoire à l’échelle locale