Par Marie-Ève Duchesne

Le 8 décembre 2020, le Comité populaire Saint-Jean Baptiste (Compop) a lancé sa campagne d’actions locales pour des terrains qui répondent à une mixité de besoins dans le faubourg. Ainsi, une dizaine de stationnements, de terrains vagues ou de bâtiments inutilisés sont revendiqués par le groupe. Le Compop prévoit une multitude d’actions sur des sites sous-utilisés dans le quartier et c’est sous le thème «Urgence d’occuper» que se dérouleront celles-ci.

Se réapproprier les espaces du quartier

L’objectif de la campagne menée par le Compop est de se réapproprier l’ensemble des espaces disponibles ou ayant des vocations moins essentielles pour mieux répondre aux besoins des résidents et des résidentes. Dans les besoins identifiés,

on pense bien sûr au logement social. Selon les données du dernier recensement de 2016, le quartier Saint-Jean-Baptiste compte 36,6 % de ménages qui paient plus de 30 % de leurs revenus pour se loger. Pour 16,4 % de ces ménages, il s’agit de plus de 50 % de leurs revenus qui sont consacrés au logement. La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) nous apprenait également, en octobre 2020, que le loyer médian pour la Haute-Ville de Québec pour un 4 et demi était de 903$ par mois. Finalement, très peu de logements sociaux se sont construits dans les dernières années: entre 2017 et 2020 seulement 594 logements sociaux ont été construits à Québec et aucun n’a été construit dans le quartier Saint-Jean-Baptiste depuis 2013.

Mais les besoins du quartier dépassent la question du logement social. Calculé à partir des photos satellitaires de 2020, l’indice de canopée de la ville de Québec, à l’intérieur du périmètre d’urbanisation, est de 31%. Celui du quartier Saint- Jean-Baptiste est le plus bas de la ville, avec seulement 13 %.

Le besoin de verdissement et de nouveaux espaces verts n’est donc plus à justifier avec une si faible canopée. Dans le même ordre d’idée, depuis plus de sept ans, le Compop revendique un jardin communautaire pour le quartier. Encore une fois, le besoin n’est plus à démontrer avec la présence d’un seul jardin communautaire dans la Haute-Ville de Québec (dans Montcalm) et dont l’attente pour y avoir accès est de plus de sept ans.

Finalement, d’autres besoins sont régulièrement exprimés par la population locale. Notons ici le besoin d’espaces communautaires accessibles et le manque flagrant de places dans les Centres de la petite enfance (CPE). D’autres besoins pourraient aussi voir le jour au fil du temps et le Compop souhaite égale- ment laisser de l’espace dans sa campagne pour de nouveaux besoins émergents.

Une campagne d’abord et avant tout politique

Lors du lancement de cette campagne, deux terrains ont été ciblés par l’action du Compop: l’un situé sur la rue Saint-Jean (face à la Tour Saint-Jean) et l’autre au coin des rues Saint-Olivier et Sutherland. D’autres actions sont prévues dans les prochaines semaines afin d’interpeller les différents paliers politiques. En effet, les revendications visent les trois paliers gouvernementaux afin que ceux-ci s’engagent à réserver les terrains déjà publics pour des projets visant à répondre aux besoins de la communauté ou qu’ils acquièrent les autres terrains actuellement privés pour en faire des projets 100 % collectifs.

Pour voir le matériel produit pour cette campagne et pour suivre les actions, vous pouvez visiter le site Internet du Compop: www.compop.net/Urgencedoccuper.

Le Compop se met en mode « urgence d’occuper »