(La rédaction) La Ville de Québec annonçait, le 2 mars 2021, le retour de dix-huit rues partagées temporaires pour l’été 2021. Si le Comité populaire souligne la bonne nouvelle et la volonté de l’administration municipale de revenir avec des améliorations au concept incomplet de l’an passé, il se trouve insatisfait de la tournure que prennent les propositions touchant la rue Saint-Gabriel et des Zouaves, deux rues visées par des projets du groupe.

Pour Marie-Ève Duchesne, permanente au Comité populaire, la Ville doit aller beaucoup plus loin que le projet actuelle- ment proposé : « Il n’a jamais été question de se contenter d’un simple panneau réduisant la vitesse automobile ou d’amé- nagements éphémères ! Lorsque le Compop parle de rues partagées, il parle de reprise de pouvoir sur une rue comme un espace public, où un respect mutuel entre toutes les utilisations doit s’instaurer. Si on se contente d’une version édulcorée, l’automobile demeurera au cœur du projet. »

Toujours selon Mme Duchesne, l’aspect éphémère de ce type de projets n’apporte pas les améliorations souhaitées par les résident·e·s. « Les rues partagées se doivent d’être pérennes. Avec les chutes de glace, les bancs de neige et les différents obstacles aux déplacements, les aménagements se doivent d’aller plus loin que l’installation temporaire de bacs à fleurs, de placettes éphémères et de mobilier urbain, tels que proposés par la Ville de Québec à l’heure actuelle. De plus, pour un changement durable dans les pratiques des automobilistes, ces aménagements doivent faire partie du quotidien, pas seulement pour quelques mois par année », a ajouté la permanente.

Une réelle consultation avec la population pour la suite

Le Comité populaire et son comité Aménagement avaient lancé le 28 mai 2020 une consultation auprès des ré- sident·e·s au sujet d’une rue partagée permanente sur la rue Saint-Gabriel. 96 % des répondant·e·s se disaient tout à fait en accord ou plutôt en accord avec un projet de rue partagée sur celle-ci.

À la suite de pressions auprès de la Ville, le Comité po- pulaire a réussi à obtenir une rencontre avec les services concernés par le projet, le 9 avril dernier. Cette rencontre leur a permis de voir un peu les intentions de la Ville concernant les projets prévus pour les rues visées dans le quartier pour l’été 2021. « Il y a une volonté intéressante d’améliorer le projet avec des gonflements aux intersec- tions pour, on le souhaite, ralentir la circulation, du mo- bilier urbain pour occuper les rues. Mais le souci premier, pour nous, demeure la suite du projet. Si on comprend que la Ville ne soit pas fermée à l’idée que la rue Saint- Gabriel devienne partagée de façon permanente, il faut que le processus de consultation soit mis en place le plus rapidement possible pour éviter les irritants et que cet es- pace réponde aux besoins des résident·e·s du quartier. La meilleure façon de s’assurer que le projet fonctionne, c’est de s’assurer qu’il soit en cohérence avec les pratiques des gens qui habitent autour», a ajouté Vincent Baillargeon, permanent au Compop.

Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste promet d’autres actions et mobilisations dans les prochaines semaines pour s’assurer que la rue Saint-Gabriel devienne une réelle rue partagée et que les citoyen·ne·s concerné·e·s ne soient pas mis·e·s de côté pas la bureaucratie de la Ville.

 

Le Compop insatisfait des rues « pas si partagées » pour cet été