Photo : Véronique Laflamme

(La rédaction) Le 17 février dernier, les groupes membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à Québec et plusieurs membres de groupes alliés se sont rassemblés devant le ministère des Finances pour exiger des investissements majeurs dans le logement social.

Sous la pluie, la cinquantaine de personnes sont venu·e·s manifester leurs inquiétudes devant l’abolition probable du programme AccèsLogis pour de futurs projets – alors qu’il était le seul programme québécois dédié à la réalisation de logements sociaux – et son remplacement par le Programme d’habitation abordable (PHAQ).

Alors que les voix se multiplient au Québec pour réclamer un réinvestissement majeur dans le logement social, le Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sau- veur (CCCQSS), le Comité populaire Sant-Jean-Baptiste (Compop), le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO) et le FRAPRU, appuyés par plusieurs groupes alliés, ont revendiqué que le prochain budget du Québec prévoit le financement de 10 000 nouveaux logements sociaux, autant sous forme de coopératives, d’organismes sans but lucratif, que de HLM et le maintien du programme AccèsLogis pour le financement de nouveaux projets.

Du même souffle, les participant·e·s s’inquiètent du nouveau programme, le PHAQ,
qui s’oriente vers le logement dit « abordable » : « On le voit avec la crise du loge- ment qu’on traverse en ce moment, on ne peut pas compter sur le marché privé pour répondre aux besoins d’habitation des ménages mal logés et à revenu modeste », remarque Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Selon elle, le nouveau pro- gramme ne s’adresse pas principalement aux ménages à faible revenu et les logements privés qu’il subventionnera ne demeureront pas abordables de façon pérenne. Les groupes de défense du droit au logement s’inquiètent de tout le flou entourant encore ce programme, notamment concernant la définition de l’abordabilité des loyers et des revenus plafonds déterminant les ménages qui auront accès aux logements ainsi sub- ventionnés par l’État. « On ne peut que s’inquiéter et exiger un réinvestissement ciblé dans le logement social », ajoute Véronique Laflamme.

La mobilisation s’était tenue dans le cadre d’une semaine d’actions régionales du FRAPRU pour interpeller le gouvernement Legault à la veille de son dernier budget avant les élections.

 

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