Par Vincent Baillargeon et Charles-Olivier P.Carrier

Les dérèglements climatiques prennent de l’ampleur et les impacts s’aggravent particulièrement pour les personnes à faibles revenus qui vivent souvent déjà dans des conditions extrêmes de précarités. Selon le rapport Pour une justice environnementale québécoise paru en septembre 2022 rédigé par la Fondation David Suzuki : « L’aggravation de la crise climatique et de la perte de biodiversité́ est bien réelle pour de nombreuses communautés au Québec qui en subissent les conséquences directes sur leur santé. » Toujours selon le même rapport, « les impacts des changements climatiques ne sont pas répartis uniformément. Ces derniers sont considérés comme un « multiplicateur de menace » pour certaines populations, car ils exacerbent les inégalités sociales existantes en matière de santé et créent des conditions propices à l’émergence de nouvelles inégalités. »

Après deux années de pandémie qui ont rendu la mobilisation difficile, les militant·e·s s’activent de nouveau pour combattre les crises sans précédent. Issus d’une concertation entre des organisations issues des milieux écologistes, communautaires, syndicaux et étudiants, iels promettent de mettre à l’avant-scène les enjeux de justice sociale et environnementale.

Le Regroupement d'éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) fait partie des organisations qui font de ces enjeux une priorité pour les mois à venir.

Deux grandes revendications sont au cœur du mouvement :

  • Taxer massivement la richesse et réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux, afin d’assurer des conditions de vie décentes pour toutes et tous ;
  • Bannir les énergies fossiles d’ici 2030, autant en termes de production, de transformation, d’exportation que d’importation.

23 septembre : des manifestations partout au Québec

Dans le cadre de l’appel mondial lancé par le mouvement Fridays for Future. Des mobilisations ont lieu à Montréal, Québec, Sherbrooke, Gatineau, Rimouski, Trois-Rivières, Rouyn-Noranda, l’Assomption, Saint-Jérôme, Granby, Mont-Laurier et Victoriaville.

À Québec, la journée a commencé tôt pour plusieurs militant·e·s du milieu communautaire. Pour le Compop (ayant voté un mandat de grève), la matinée à commencer avec une ligne de piquetage au coin des rues Saint-Jean et Sainte-Claire. Par la suite, les gens se sont déplacés à la zone de grève autogérée du Repac-03-12 sur le Parvis de l’église Saint-Jean-Baptiste, où il y eut des jeux de toute sorte ainsi qu'une zone de fabrication de pancartes dans une ambiance festive.

À 13h, au parc des Braves, ce sont des milliers de personnes qui ont pris la rue pour porter les revendications du mouvement.

« Il est temps de faire valoir à ceux et celles qui veulent diriger que la crise climatique impose de repenser nos institutions, nos valeurs, ainsi que nos modes de production, car il n’y a pas d’opportunités économiques sur une planète morte. C'est désormais une question de survie, » a martelé Anaïs Gousse, porte-parole de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social, membre de la convergence d’organisme organisant l’action.

Passant par Saint-Jean, René Lévesque puis Grande Allée, la manifestation s’est finalement terminée devant l’Assemblée nationale où les militant·e·s ont pu exprimer leur frustration face à l’inaction des précédents gouvernements.

Ce n’est toutefois qu’un début ! Deux autres grands moments de mobilisation sont effectivement prévus cette année:

Une semaine d’actions, de grève et de fermeture dans la semaine du 20 février ainsi qu’une grande manifestation le 22 avril ayant pour objectif de mobiliser plus de 1 million de personnes dans les rues du Québec, sont à mettre à votre calendrier !

Environnement et justice sociale : même combat