Le comité de rédaction de l’Infobourg a recu en entrevue une membre du collectif des sorcières d’à côté.

Entrevue
L’Infobourg (IB) : Salut! D’abord, est-ce que tu pourrais nous en dire plus sur toi et sur le collectif des sorcières d’à côté?

marika (m) : Allô ! Moi c’est marika, je vis à Québec et je suis une adepte de création de toutes sortes d’arts textiles depuis, bien, longtemps ! Les sorcières d’à côté, c’est parti d’une envie, et même peut-être d’un besoin, d’occuper les quartiers qu’on habite tout en faisant sortir dans les rues un art trop souvent relayé à la maison, au privé. La partie collective du projet est un peu venue de soi, alors qu’on organisait des stitch‘n bitch (tricot-jasette, pour faire plus doux) à la Lib et à la Page noire, quelques personnes ont démontré de l’intérêt à poser dans la ville leurs créations colorées.

IB : Allons droit au but : qu’est-ce que le tricot-graffiti?

m : Le tricot-graffiti, c’est un type d’art de rue composé de pièces tricotées, crochetées, brodées ou fabriquées de tout autres types d’arts textiles. Tout comme les tags et les affiches collées sur les murs extérieurs, c’est considéré illégal, mais ça semble tout de même être plus toléré (on ne voit pas trop de dénonciations de nos tricots sur les groupes Facebook de partage du quartier, par exemple). Le tricot-graffiti que les sorcières pratiquent a des buts de revendications concernant généralement les quartiers qu’on habite et les personnes qui y vivent (par exemple, une fois on a écrit « ce palais appartiendra aux enfants du quartier »), mais aussi parfois concernant des luttes plus larges qui nous préoccupent (une autre fois on a écrit « ni frontières, ni prisons »). Par contre, ce n’est pas tous les tricots-graffitis qui se veulent avoir une portée militante ; ça peut souvent avoir un objectif plus esthétique, dans le simple but d’embellir un espace. À moins qu’on y trouve un texte écrit, la différence entre une œuvre de rue lainée criant son indignation et une qui se veut simplement plastique, la plupart du temps, est impossible à déceler,
à moins de connaître personnellement l’artiste l’ayant réalisée.

IB : Si les lectrices et lecteurs de l’infobourg veulent vous rejoindre, comment peut-on s’y prendre?

m : S’iels veulent nous rejoindre, c’est possible de le faire via notre page Facebook ou via Instagram, et parfois ça se rend à nous si vous laissez une note écrite accrochée à un de nos tricots, mais ça risque de prendre plus de temps. Autrement, j’encourage qui que ce soit ayant envie de participer en faisant du tricot-graffiti, et qui aimerait qu’on publie une photo sur nos réseaux, à nous envoyer des images à partager. La pose de tricots et la publication sur nos réseaux se fait habituellement anonymement.

ENTREVUE AVEC LES SORCIÈRES D’À CÔTÉ