Crédit photo : André Querry

(La rédaction) Des centaines de parents, d’élèves, de membres du personnel scolaire et de citoyen·ne·s se sont rassemblé·e·s le 7 septembre devant les bureaux du ministère de l’Éducation, à Montréal, dans le cadre de la manifestation « Du bruit pour l’école ! » organisée par le mouvement citoyen Uni·es pour l’école. 

Avec casseroles, tambours, sifflets et pancartes, les participant·e·s ont voulu envoyer un message clair au gouvernement : l’éducation n’est pas une dépense, mais un investissement essentiel pour l’avenir du Québec. Le mouvement exige un réinvestissement massif dans l’éducation publique, de la petite enfance à l’université. 

Des réductions qui fragilisent le réseau 

Malgré le recul partiel cet été de l’ancien* ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, les compressions dans les réseaux de la petite enfance, des écoles publiques, des cégeps et des universités s’élèvent encore, à l’heure actuelle, à plusieurs centaines de millions de dollars. 

La rentrée dans les cégeps a été également sombre puisque l’ancienne* ministre de l’enseignement supérieur, Pascale Déry, a persisté dans sa volonté de faire des compressions supplémentaires de 151 M $. 

Résultat : des milliers de postes non comblés et des gels d’embauche, des services réduits aux élèves vulnérables, des rénovations reportées dans des bâtiments déjà vétustes, des activités parascolaires annulées, la disparition de budgets dédiés aux sorties culturelles ou aux activités sportives, etc. Selon l’Institut de recherche et d’information socioéconomique (IRIS), si on se fie aux données réelles de 2024-2025, l’augmentation réelle du budget de l’Éducation n’est que de 0,7 % pour l’année 2025-2026. Bien loin des 4,4 % nécessaires pour couvrir les coûts de système. Il y aurait donc un manque à gagner de 862 M $ pour assurer les mêmes services qu’en 2024-2025. 

« On vit une rentrée marquée par l’incertitude, l’improvisation et le manque de vision. Quand un tiers des élèves a des besoins particuliers et qu’on coupe justement dans les ressources qui leur sont essentielles, on parle d’abandon. On ne peut pas accepter ça comme société », a déclaré Geneviève Simon-Potvin, porte-parole d’Uni·es pour l’école. 

Une mobilisation citoyenne en croissance 

La manifestation d’aujourd’hui vient couronner une semaine d’actions locales à travers le Québec : messages de soutien devant les écoles, actions symboliques et créatives organisées par des parents et des élèves, manifestations devant les bureaux de circonscription des député·e·s, résolutions lors des assemblées générales annuelles des parents, motions d’appui de syndicats, etc. 

« Ce rassemblement, c’est la preuve que la mobilisation fonctionne. Si le gouvernement a déjà reculé partiellement, c’est grâce à la pression citoyenne. Mais ce n’est pas suffisant. Nous voulons l’annulation complète des réductions budgétaires, sans conditions, ainsi qu’un plan clair de réinvestissement massif et durable en éducation publique », a affirmé Adam Pétrin, également porte-parole du mouvement. 

Des rassemblements régionaux aussi 

Le mouvement citoyen a tenu également, toujours le 7 septembre, deux rassemblements régionaux , l’un à Chicoutimi et l’autre à Gatineau, afin de permettre à un maximum de citoyen·ne·s de montrer leur appui à un réinvestissement massif en éducation, de la petite enfance à l’université. Les manifestant·e·s ont été bruyant·e·s devant l’entrée de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ainsi que devant les bureaux de la députée Suzanne Tremblay à Gatineau (secteur Hull). 

Pour un Québec qui investit dans son avenir 

Uni·es pour l’école réaffirme que l’éducation doit être traitée comme la priorité nationale qu’elle est. Les réductions et l’imprévisibilité budgétaires ne font qu’aggraver la pénurie de personnel, accentuer les inégalités et miner la capacité du système public de remplir sa mission. 

« Chaque dollar coupé en éducation est une dette sociale que l’on fait porter aux générations futures. Nous avons besoin de courage politique, pas de demi-mesures », a conclu Geneviève Simon-Potvin. 

Pour en savoir plus ou pour connaître les prochaines mobilisations de Uni·es pour l’école, vous pouvez toujours suivre la page Facebook du mouvement : https://www. facebook.com/uni.espourlecole/ 

* Un remaniement ministériel a changé la donne le 10 septembre dernier. Depuis le 10 septembre, Sonia Lebel est devenue ministre de l’Éducation et Martine Biron est devenue ministre de l’Enseignement supérieur. 

Du bruit pour l'école !