Tramway ou pas tramway . . .

Par Marie-Ève Duchesne

1er novembre. Devant le désistement de son seul soumissionnaire en lice, Mobilité de la Capitale, la Ville de Québec annonce qu’elle prévoit un plan B pour trouver une autre façon de réaliser le tramway. Cette alternative coûterait autour de 8 milliards. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement du Québec, nous dit Bruno Marchand, maire de la Ville.

8 novembre. Le couperet tombe. François Legault rejette le plan alternatif de la Ville de Québec et confie le mandat d’explorer la meilleure des solutions pour un réseau structurant de transport en commun à... la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ). D’ici six mois, la CDPQ aura donc la tâche d’évaluer les besoins de mobilité et de trouver le scénario le moins onéreux.

Ben oui, on n’avait pas vraiment le choix de réagir à toute la saga des dernières semaines concernant le tramway. La « game » politique provinciale prend plus rarement des couleurs locales, mais cette fois-ci, aucun doute. Si les dernières élections se sont jouées sur le front du 3e lien, le tramway de Québec risque de faire couler encore beaucoup d’encre d’ici les prochaines à l’automne. Mais avant toute chose, rappelons-nous les grandes lignes...

Le blé avant la mobilité

Si cette annonce peut avoir l’air d’une sage décision financière aux yeux de certain·e·s, nous ne sommes pas dupes. On assiste déjà depuis plusieurs années à ce genre de décisions de la CAQ qui fait passer les profits avant les intérêts pour le bien commun. À croire que l’enjeu ici n’est pas d’avoir ou non un tramway pour améliorer la mobilité, mais bien d’en faire une carte majeure pour la prochaine campagne électorale: être l’acteur principal qui aura mis la hache dans cet odieux projet, si ce dernier nuit aux résultats électoraux, ou être l’acteur glorieux qui aura permis la réalisation de cet atout majeur pour la Capitale-Nationale (par le biais de la CDPQ), si ce projet permet de faire des gains aux urnes.

Ainsi, on assiste encore une fois à cette foutue rengaine du « bon père de famille », pourvoyeur assurément, qui, au nom de la saine finance, vient nous dire ce qui est bon ou pas pour la ville. Et cette recette demeure toujours la même : le « blé » passe avant la mobilité.

Mais parler de tramway, ce n’est pas non plus une simple question de mobilité. Parce que penser un tramway dans une optique d’un réseau structurant de transport en commun, c’est aussi de repenser globalement nos quartiers. Voir les liens et les connexions qu’une telle infrastructure amène ou peut permettre. Penser les transports actifs qui nous mènent vers les stations. Penser son accessibilité tant financière que physique. Contrer dès maintenant la gentrification et les impacts sur les conditions de vie des gens, pour éviter le pire après. Bref, c’est poser des questions profondes sur un ensemble de critères des milieux de vie qu’on aime.

C’est aussi tout ce travail, oui celui effectué par la Ville de Québec, mais également celui de groupes communautaires et sociaux, à travers les dernières années, qui vient d’être balayé du revers de la main par ce gouvernement déconnecté.

Ce gouvernement n’en sera pas à sa première rasade de mépris.

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Et les travaux dans tout ça?

(M-E. D.) La question se pose puisque des travaux de forage géotechnique avaient été annoncés dans le quartier au courant de l’hiver, pour la portion tunnel du tramway. Le boulevard René-Lévesque, l’avenue Honoré-Mercier et la côte d’Abraham (ainsi que quelques rues adjacentes) devaient être visées. Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avons pas obtenu de renseignements, à savoir si ces travaux auront lieu ou non.

Sur le site du bureau de projets, on peut lire ceci : « Pour l’instant, le bureau de projet finalise la réalisation des travaux prévus dans les différents contrats octroyés aux fournisseurs. Il serait techniquement contre-productif d’arrêter certains travaux à mi-chemin. Par exemple, nous ne refermerons pas la rue en ayant déplacé seulement la moitié des conduites, sans compter les inconvénients subis par les différentes entreprises sous contrat. Pour la suite des choses, nous demeurons en attente des directives du gouvernement. Pour toute question, les citoyen·ne·s peuvent contacter le 311. »

Pour les personnes qui souhaitent en savoir plus, nous vous invitons donc à contacter directement la Ville de Québec à ce sujet.

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RTC / fermeture définitive du centre d’information de la rue saint-joachim

Par Agathe Légaré

Comme vous avez pu le constater, le Centre d’information du Réseau de transport de la Capitale (RTC) situé au 884, rue Saint-Joachim a fermé ses portes définitivement le 13 octobre dernier.

Dorénavant, pour vous procurer des titres de transport, vous devez vous rendre dans un des 156 points de vente du RTC.

Pour récupérer un objet perdu-retrouvé dans un autobus et pour obtenir une carte Opus, vous devez vous rendre au Centre d’information du Service d’accompagnement en mobilité intégrée (SAMI), situé au 820, avenue Ernest-Gagnon, dans l’édifice du Samuel-Holland. Le SAMI est facile d’accès par les métrobus 807, 800 et 801.

Vous pouvez aussi faire produire une carte Opus dans l’un des centres de services du RTC, la pharmacie Brunet Laurier, la pharmacie Uniprix de la rue de la Couronne ou la pharmacie Horizon Santé des Galeries de la Canardière.

* Au moment d’écrire ces lignes, il est impossible de connaitre l’impact du tramway sur cette fermeture.

 

[Dossier Tramway]