La Rédaction

Un rassemblement de personnes migrantes et leurs allié·e·s s’est tenu le dimanche 6 novembre 2022 devant l’Assemblée nationale pour réclamer la mise en place d’un programme véritablement inclusif visant la régularisation des personnes sans statut migratoire. L’évènement était organisé par le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI) en collaboration avec le Conseil central de Québec–Chaudières- Appalaches (CSN), le Collectif de lutte et d’action contre le racisme (CLAR), Migrante Québec et le Réseau d’aide aux travailleurs et travailleuses migrants agricoles du Québec (RATTMAQ).

Selon les organismes, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) soumettra, au cours des prochaines semaines, un projet ayant un programme de régularisation des personnes sans statut migratoire aux gouvernements provinciaux et au conseil des ministres du gouvernement fédéral. Les organisations impliquées dans cette journée de mobilisation revendiquent ainsi la mise en place d’un programme de régularisation véritablement inclusif au Canada et au Québec.

L’incurie administrative à la source de la majorité des pertes de statuts

Selon les expériences des organisations œuvrant auprès de personnes sans statut, dans la majorité des cas, un statut est perdu soit parce qu’une demande d’asile a été déboutée, soit parce que la personne n’était pas en mesure de renouveler son permis de travail ou d’études. Pour Raphaël Laflamme du CTTI: «Les personnes sans papiers, ce sont plus souvent qu’autrement des personnes qui sont venues ici par les voies régulières, mais qui sont tombées dans les craques de notre système d’immigration. » Cheney de Guzman, de Migrante Québec en ajoute : « La perte de statut n’est pas un acte criminel ; c’est un problème administratif qui fait que des milliers de personnes perdent leur statut. »

Une injustice et un drame humain

Une fois leur statut perdu, les personnes n’ont en effet plus accès aux services publics répondant aux droits fondamentaux, elles sont exposées aux abus et à la discrimination dans la vie professionnelle et sociale et vivent chaque jour dans la peur de la déportation. Pour Cheney de Guzman, de Migrante Québec : « La perte de statut les expose à des conditions de vie et de travail précaires, à de l’abus et de l’exploitation... pour beaucoup de migrant·e·s au Québec, c’est parce qu’ils fuient l’abus ou qu’ils ont été victimes de trafic de travail qu’ils perdent leur statut. La régularisation des personnes sans statut devrait régler ce problème et apporter une forme de justice. »

Une question de droits et de dignité

L’obtention d’un statut permanent permettra aux personnes sans statut de faire valoir leurs droits, d’améliorer leurs conditions de travail, de vie et de participer à la vie sociale plus harmonieuse. La majorité de celles-ci ont d’ailleurs déjà accumulé des années d’expérience de travail au Québec. Elles ont, de plus, commencé à s’adapter aux us et coutumes du Québec, à apprendre la langue française et à tisser un réseau social.

François Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil central de Québec–Chaudière- Appalaches (CSN), ajoute ceci : «Les personnes sans statut sont vulnérables face aux abus de toutes sortes de la part d’agences et d’employeurs sans scrupules. Nous avons le devoir d’assurer le respect de leurs droits. Régulariser leur situation permettrait également de mieux faire face à la pénurie de personnel et de protéger l’évolution des salaires et des conditions de travail de toute la population. Il faut favoriser l’immigration permanente et lutter contre la précarisation rampante à laquelle nous assistons depuis plusieurs années. »

 

DES ORGANISMES RÉCLAMENT UN PROGRAMME DE RÉGULARISATION VÉRITABLEMENT INCLUSIF DES PERSONNES SANS STATUT MIGRATOIRE