Par l’Association pour la défense de droits sociaux Québec métropolitain

Bonjour Saint-Jean-Baptiste !

Le Comité populaire nous a approchés pour nous permettre de donner des nouvelles de l’Association pour la défense de droits sociaux Québec métropolitain (ADDSQM). Par le fait même, nous en profitons pour vous informer des derniers changements, des luttes et constats de notre programme d’aide sociale au Québec. C’est ce que nous allons faire en vous présentant trois évènements qui se sont déroulés dans les derniers mois.

Pour rappel, l’ADDSQM défend les droits individuels et collectifs des personnes assistées sociales. Si jamais vous avez un problème avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, vous pouvez nous contacter au 418 525-4983 ou à info@addsqm.org

Merci encore à L’Infobourg de nous permettre de vous transmettre de nos nouvelles.

Marche-o-thon des deux ADDS

Le 14 avril dernier, l’Association de Défense des Droits sociaux de la Rive-Sud (ADDS Rive-Sud) et l’ADDSQM organisaient leur activité d’autofinancement, soit un Marche-
O-Thon reliant les deux organismes dans un parcours de 10 km.

Cette activité, reportée depuis deux ans en raison de la pandémie, avait pour objectif de financer nos missions et de faire connaître les actions de nos deux organismes.
C’est par une journée des plus pluvieuses que la vingtaine de marcheur·se·s a affronté vent et froid tout au long du parcours de plus de quatre heures reliant nos deux organismes de la Rive-Sud et de la rive-Nord, en passant par Saint-Roch, Limoilou, ses parcs et la bouette.

Pour les participant·e·s, la pluie n’a pas suffi à refroidir les ardeurs. Musique en tête et bannière en main, ce sont en vêtements trempés que les militants et militantes ont terminé cette action à l’ADDSQM pour une fête bien méritée.

Les dons reçus ont permis de dépasser l’objectif fixé de 3 200 $, soit un montant amassé de 3 214 $.

Ces dons nous permettront de mieux réaliser nos missions de défense de droits des personnes assistées sociales et de lutter contre les préjugés. Rappelons que nos deux
groupes rejoignent près de 2 000 personnes en situation de pauvreté (principalement des personnes assistées sociales) chaque année.

Revenu de base et Semaine de la dignité des personnes assistées sociales du Québec

Dans le cadre de la 49e Semaine de la dignité des personnes assistées sociales du Québec, qui a eu lieu du 2 au 6 mai dernier, l’ADDSQM, l’ADDS Rive-sud et Rose du Nord ont organisé une action d’éclat dans une épicerie de Québec. Elle était suivie d’un rassemblement pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à l’inflation et revendiquer l’élargissement du programme Revenu de base pour toutes les personnes en situation de pauvreté.

Lors de l’action, une équipe de militant·e·s tentait de démontrer la différence entre un panier de provisions qui correspond au seuil de couverture minimal des besoins, et ce que les personnes ont habituellement dans leur panier d’épicerie. Le montant alloué à l’alimentation pour une personne seule se situe à 80 $ par semaine selon le guide alimentaire canadien, montant qui est repris par la Mesure du panier de consommation (MPC) qui est utilisée pour situer le seuil minimal de couverture des besoins essentiels. Sans grande surprise, le panier à 80 $ était largement plus fourni, sans être particulièrement extravagant, que celui que les personnes assistées sociales peuvent se payer en temps normal.

Les chèques d’aide sociale ne suivent aucunement l’augmentation du coût de la vie, et la situation s’aggrave avec l’inflation galopante des derniers mois. À 726 $ par mois, le montant de base à l’aide sociale est loin de permettre à une personne de couvrir ses besoins essentiels. En fait, ça ne représente même pas 50 % de ce dont une personne aurait besoin pour couvrir la MPC.

En mars dernier, le gouvernement a déposé un projet de règlement qui finalise la mise en place du programme Revenu de base qui avait été entamé en 2017. Ce programme instaure de 2017 à 2023 des augmentations de la prestation de la Solidarité sociale, qui devrait atteindre le montant de la MPC. Ça aurait été un bon coup, mais les montants prévus n’ont pas été mis à jour depuis 2017 et seront donc très en retard par rapport au réel montant de la MPC de 2023. Notre plus gros bémol demeure toutefois que ce programme n’a rien d’un revenu de base. L’augmentation des prestations ne s’applique qu’à une minorité des prestataires de l’aide sociale qui ont une contrainte sévère à l’emploi reconnue depuis plus de 5 ans et demi. Il laissera environ 75 % des 300 000 personnes assistées sociales
derrière.

Pour faire un réel premier pas dans la lutte à la pauvreté, le gouvernement doit élargir le programme Revenu de base à l’ensemble des personnes en situation de pauvreté.

Pétition sur la majoration et l’indexation des gains et ressources à l’aide sociale

Il y a maintenant quelques mois de ça, des personnes sont venues nous voir pour nous parler de leur situation.

Des gens à l’aide sociale qui voudraient bien faire quelques heures de travail pour essayer de survivre, mais qui voient leur prestation coupée après environ quatre heures rémunérées par semaine. Ces gens avaient un projet à pousser : de faire augmenter les ressources permises des personnes prestataires de l’aide sociale. Une idée qui pourrait aider tout le monde dans la société, surtout en contexte de pénurie de main-d’oeuvre. Le fait est qu’après seulement 200 $ de gains de travail par mois, les personnes sont coupées à 100 % de leurs gains excédentaires. Avec le contexte inflationniste ainsi que le manque de ressources des personnes prestataires, il est impossible de subvenir à leurs besoins de base.

Ces personnes essaient de trouver des manières pour compenser les manquements du programme d’aide de dernier recours en travaillant ou en cherchant tout genre
de revenu admissible, et ce, même au détriment de leur santé fragile et de leurs restrictions variées. Le fait est que certains montants permis comme les gains de travail n’ont pas été modifiés depuis 1999 et ne sont donc pas ajustés à la réalité d’aujourd’hui.

Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il faut faire quelque chose pour que ces montants permis soient représentatifs de notre décennie. C’est pourquoi le 24 mai a été déposée une pétition revendiquant une majoration et une indexation des ressources partiellement exclues du calcul d’aide sociale. C’est une première étape dans cette lutte
qui permettrait à des centaines de milliers de personnes de mieux survivre aux manquements de nos gouvernements. En effet, lors du démarchage pour faire signer la pétition, les signataires nous disaient se reconnaître dans la situation nommée. Pouvoir garder un peu plus des gains de travail qu’ils et elles gagnent à la dure, même si ça ne représente que quelques heures par semaine, ferait vraiment la différence.

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