Par Andrée O’Neill

 

Détruire et s’autodétruire, c’est la pulsion de mort telle que définie par Freud.

Mais aussi ce que nous sommes arrivé·e·s à faire en 2023.

La psychanalyse et l’économie ont-elles des points communs ?
Oui, selon les regrettés Gilles Dostaler et Bernard Maris.

Bernard Maris était économiste, journaliste et chroniqueur pour de nombreux médias dont Charlie Hebdo (il a péri dans l’attentat du 7 janvier 2015) et Gilles Dostaler, décédé en 2011, était professeur d’économie à l’UQAM et spécialiste de l’histoire de la pensée économique.

Dans Capitalisme et pulsion de mort (2009), ces deux auteurs se penchent sur l’essor du capitalisme à travers la pensée de deux figures marquantes du 19e siècle : Sigmund Freud et John Maynard Keynes. Ils se demandent si la psychanalyse et l’économie ont des similitudes en ce qui a trait à l’explication des comportements humains.

Sigmund Freud est le père de la psychanalyse (beaucoup moins en vogue aujourd’hui qu’il y a quelques décennies), et les théories de John Maynard Keynes sont à l’origine
de l’intervention accrue de l’État dans la vie des citoyen·ne·s, ce que l’on nomme aussi « État-providence » (ça non plus ce n’est plus très en vogue!) Ce type d’intervention est notamment au fondement du New Deal aux États-Unis, sous le président Roosevelt, dans la foulée de la Grande Dépression des années 1930.

À première vue, beaucoup de choses opposent ces deux penseurs, leurs champs d’étude ne sont pas du tout les mêmes. Mais selon Gilles Dostaler et Bernard Maris, ils abordent des sujets directement liés, comme l’accaparement continuel de richesse le besoin mortel de profits.

À lire ou à relire : capitalisme et pulsion de mort