Par Élise Pilote-Laroche, travailleuse à la Maison des Femmes de Québec

Il est estimé qu’à travers le monde, 27 % des femmes âgées entre 15 ans et 49 ans rapportent avoir vécu de la violence physique, sexuelle ou les deux dans le contexte d’une relation intime*. Bien que cette donnée ne prenne pas en considération les différents types de violence conjugale, comme la violence psychologique, verbale et économique, elle montre l’ampleur de ce problème d’ordre social et elle soulève l’importance de le dénoncer et de s’y sensibiliser. À travers les années, avec les dénonciations des différents mouvements  féministes, un réseau d’aide formé de différents organismes et de collaborations entre ceux-ci s’est construit afin d’offrir des services pour soutenir les femmes victimes de violence conjugale, pour dénoncer la violence vécue afin de la faire reconnaitre et s’assurer que la société offre des services adaptés à leur réalité. Ayant fêté son 40e anniversaire en 2020, la Maison des Femmes de Québec fait partie de ce mouvement. Il s’agit d’un organisme offrant différents services à des femmes victimes de violence conjugale et à leurs enfants en utilisant une approche féministe. Les femmes et leurs enfants y viennent pour être hébergé·e·s dans un milieu sécuritaire, mais aussi pour recevoir du soutien dans leur démarche de reprise de pouvoir sur leur vie par l’intermédiaire d’interventions informelles, individuelles et collectives. Elles ont l’occasion de cohabiter avec d’autres femmes qui vivent de la violence conjugale. La Maison propose également un service d’intervention à l’externe. En plus de cette offre de services, la Maison des Femmes de Québec considère comme essentiel d’avoir des revendications, de militer et de se mobiliser sur des enjeux sociaux et féministes, notamment pour s’assurer que les droits des femmes soient respectés. Par exemple, la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars est une occasion pour le faire.

La violence conjugale a des conséquences graves sur les femmes et sur les enfants qui en sont victimes. En plus de vivre des conséquences psychologiques et/ou physiques, les femmes vivent des conséquences sociales, comme un manque de reconnaissance de la problématique par les différentes instances gouvernementales et les différent·e·s intervenant·e·s impliqué·e·s, la difficulté d’accès à la justice et des pertes financières, ce qui contribue à les mettre dans des situations de précarité. Les femmes victimes de violence conjugale sont fortement touchées par les inégalités sociales et les inégalités entre les sexes. Par exemple, les femmes peuvent avoir de la difficulté à se trouver un logement abordable lorsqu’elles décident de quitter une relation ou après un séjour en maison d’hébergement. Les femmes ont tendance à occuper des emplois qui sont moins bien rémunérés que les hommes, ce qui peut compliquer le fait de quitter une relation et de réorganiser leur vie.

La violence peut toucher toutes les femmes. Il est primordial d’adapter les services à chacune d’entre elles, qu’elles soient immigrantes, analphabètes, autochtones, racisées, de la communauté LGBTQI+ et/ou qu’elles vivent avec un handicap, une problématique de santé mentale ou des difficultés financières.

Si vous avez des craintes ou des questionnements par rapport à une situation qui pourrait ressembler à de la violence conjugale, n’hésitez pas à communiquer avec SOS violence conjugale ou une maison d’hébergement. Elles offrent de l’écoute téléphonique jour et nuit, sept jours sur sept.

Ressources :
Maison des Femmes de Québec
 
SOS Violence conjugale

 

* Sardinha, L., Maheu-Giroux, M., Stöckl, P. H., Meyer, S. M. et García-Moreno, C. (2022). Global, regional, and national prevalence estimates of physical or sexual, or both, intimate partner violence against women in 2018. The Lancet. https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS01406736(21)02664-7/fulltext

La Maison des Femmes de Québec et la violence conjugale