(NLL) Un peu comme les ponts et les routes que les politiciens promettaient d’élection en élection dans le temps, le réinvestissement fédéral en logement social est en train de devenir une vraie farce. Promis lors de la dernière campagne électorale, re-promis dans le discours du trône, re-re-promis dans le budget Martin-Layton, les sous ne s’étaient toujours pas matérialisés en novembre, lors du mini-budget électoraliste du ministre Goodale.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui court après cet argent depuis plus de deux ans, est furieux. « La seule partie de ses engagements en habitation que le gouvernement libéral de Paul Martin n’aura pas du tout respectée durant son mandat est celle concernant le logement social, alors que le premier ministre a pourtant fait, à plusieurs reprises, étalage de ses préoccupations à cet égard », explique le FRAPRU dans un communiqué récent. Le gouvernement québécois ne s’engagera pas plus dans le développement de logement social s’il n’est pas soutenu par Ottawa. C’est, et de loin, la province qui finance le plus le logement social. Il est clair que le gouvernement Charest ne s’embarquera pas seul dans de nouveaux programmes. Relancer la construction de HLM, par exemple, est impensable sans financement fédéral. Ça ne s’est d’ailleurs jamais fait, l’argent des HLM étant toujours majoritairement venu d’Ottawa. Comme dans bien d’autres domaines, le problème est géré à Québec mais l’argent est à Ottawa. Le FRAPRU revendique l’investissement de 2 milliards $ supplémentaires par année dans le logement social, sous la forme de HLM, de coopératives d’habitation et de logements gérés par des organismes à but non lucratif. Il constate avec dépit que, depuis la nomination de Paul Martin comme chef du parti libéral et premier ministre, il y a eu davantage d’élections au Canada que de nouveaux logements sociaux financés. == Extrait du numéro d'hiver 2005 du journal l'Infobourg.

Encore des élections fédérales… et toujours pas de sous pour le logement social