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Par Marie-Ève Duchesne Même s’ils contiennent des investissements essentiels dans le logement, obtenus notamment grâce à la mobilisation des groupes populaires, les budgets déposés en mars 2017 à Ottawa et à Québec confirment le manque de volonté des gouvernements dans la mise en œuvre du droit au logement. Alors que le gouvernement Couillard avait les moyens d’investir beaucoup plus, il s’est limité à revenir, cette année, au financement de 3 000 logements sociaux pour tout le Québec. Ces logements ne font que remplacer les unités qui n’ont pas été financées depuis deux ans, en raison des coupes budgétaires. « Avec ce budget, les 270 340 ménages locataires qui ont des besoins impérieux de logement n’ont pas de grands espoirs de voir leurs conditions de vie s’améliorer à court terme », commente Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Selon le regroupement, qui revendique 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans, il aurait fallu faire plus. « Non seulement Québec dispose d’un surplus budgétaire de 3,7 milliards $, incluant le versement au Fonds des générations, mais il recevra 400 millions $ du fédéral durant les deux prochaines années, dans le cadre de l’entente bilatérale sur le logement. Cette somme devrait être réinvestie dans le logement social », insiste madame Laflamme. L’organisme déplore que le budget ne contienne aucune bonification du programme AccèsLogis, comme cela avait été unanimement réclamé lors des consultations organisées par Québec sur ses approches en habitation l’an dernier, ce qui laisse appréhender la poursuite des problèmes de réalisation, notamment dans les régions. À Ottawa, les sommes de 255 millions $ accordées aux provinces à partir de 2019-2020, pour une panoplie d’initiatives en logement, ne sont pas plus élevées que sous le gouvernement conservateur. Le budget Morneau annonce bien un nouveau fonds national de 5 milliards $ en onze ans pour le logement, mais sans donner de précisions. Les montants prévus pour débuter la mise en œuvre de la « Stratégie canadienne sur le logement » qui devraient être annoncés dans les prochains mois sont décevants. C’est pourquoi les groupes membres du FRAPRU poursuivront la mobilisation pour faire en sorte que les sommes annoncées soient utilisées pour le logement social en priorité. Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur et le Comité logement d’aide aux locataires organiseront des actions d’occupations de terrains et de bâtiments à partir du le 22 mai. C’est sous le thème « Pour du logement social ici ! » que les groupes mobilisés entameront leurs actions d’occupations afin de démontrer les possibilités de nouveaux projets de logements sociaux. Pour participer à un rassemblement d’appui, rendez- vous à 15h00, à la Place de l’Université-du-Québec. Un BBQ se tiendra sur l’heure du souper. D’autres événements publics pourraient aussi avoir lieu dans les jours suivants. Pour vous tenir informé sur les actions qui seront posées, portez attention à la Lettre du Compop ou visitez la page Facebook du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.