(La rédaction) Le Mouvement pour une ville zéro déchet a été lancé par un collectif de citoyennes et de citoyens formé depuis quelques mois suite à la décision de la Ville de Québec de ne pas respecter son engagement de fermer l’incinérateur en 2024. Inquiets de la succession de dépassements d’émanations toxiques depuis quelques mois et de l’échec de la Ville de Québec à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés dans ses plans de gestion des matières résiduelles depuis 2005, des citoyennes et citoyens demandent à la Ville de Québec d’adopter sans tarder une stratégie zéro déchet. Une telle politique zéro déchet doit mettre en pratique les « 4 R », c’est-à-dire repenser la consommation et la gestion des matières, réduire les déchets à la source, réutiliser les matières et recycler et revaloriser les matières. À l’échelle individuelle, cela consiste à repenser sa consommation afin d’éviter les produits emballés ou voués à la poubelle, et ce dans l’optique de contrecarrer le gaspillage de ressources naturelles. Cet engagement pousse les villes à repenser le cycle de vie des matières afin de maximiser leur réutilisation et réduire leur gaspillage. Les matières résiduelles ne sont ainsi plus vues comme des déchets mais comme des ressources. Le Mouvement pour une ville zéro déchet dénonce le manque d'efforts de la Ville depuis 15 ans pour sensibiliser réellement les résidentes et les résidents à la réduction à la source. Selon eux, la Ville a fait peu d’efforts pour encourager le compostage domestique et communautaire, pour réduire les quantités de matières organiques, réutilisables et recyclables jetées non seulement par les individus, mais aussi par les secteurs industriels, commerciaux et institutionnels. Les promesses récentes de la Ville de mettre en œuvre des solutions aux dépassements de rejets toxiques en investissant des sommes supplémentaires aux 70 millions de dollars déjà investis, ont convaincu le Collectif de lancer un large mouvement : « À chaque dépassement, le même scénario se répète depuis des années. On promet des solutions qui ne donnent pas les résultats promis », rappelle Jean-Yves Desgagnés, l'un des citoyens de Limoilou instigateur du Mouvement. « La Ville de Québec devrait adopter dès maintenant une stratégie zéro déchet comme l’ont fait d’autres villes en Amérique du Nord », conclut Jean-Yves Desgagnés. Selon le Collectif, le fort intérêt que reçoit sa page Facebook, ainsi que la popularité des initiatives personnelles et des communautés de partage de pratiques quotidiennes zéro déchet démontre que la population est en avance sur ses représentants et représentantes politiques. Le Mouvement pour une ville zéro déchet invite la Ville de Québec à s’inscrire dans celui-ci. Pour cela, un virage s’impose : il faut abandonner le projet de faire de l’incinérateur un centre de valorisation énergétique et investir plutôt dans des solutions éprouvées, telles le compostages et les écocentres de proximité.

Des citoyens et citoyennes lancent un mouvement pour une ville « zéro déchet »